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  • 11/8/2011
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La peinture

portrait du peintre safavide ridha abbasi, xviie s.

   Dès ses premières réalisations, l’art musulman bannit les représentations humaines et même animales dans les lieux et les arts spirituels ou publics: mosquées, madrasas, mausolées, Corans, livres théologiques, monnaies. Il l’a en revanche permis dans des arts plus profanes (objets en céramique, orfèvrerie, tapis), à l’intérieur des palais et des maisons, et dans l’illustration de livres non sacrés (poésies, épopées, livres scientifiques et historiques).

Une interdiction de l’image figurative ne se trouve pas dans le Coran. Pour l’Islam, reproduire un être vivant, en sculpture ou en peinture, est une atteinte à la souveraineté divine.

   L’artiste naturaliste peut donner l’illusion de la vie sans pouvoir la créer comme Dieu. D’autre part, Dieu est invisible: nul ne peut le représenter, et toute image du Divin est une tromperie et une idolâtrie. Le Christianisme a justifié l’icône en affirmant que Dieu s’est rendu visible en s’incarnant dans le Christ. Mais pour les musulmans, Mohammad n’est qu’un homme, qui ne peut servir de représentation du Divin. Pour être permise, l’image figurative ne pouvait être sacrée: elle devait rester privée et profane, et renoncer à un naturalisme qui veut rivaliser avec le Créateur en imitant la vie.

Dans les livres, les représentations du Prophète et des Imams (ils sont en principe représentés avec un voile sur le visage) sont des illustrations, non du Coran ou des hadiths, mais de textes historiques ou poétiques.

   Les interdictions théologiques de l’image ne pouvaient guère favoriser le développement de la sculpture, qui, par ses volumes et ses ombres, possède une ambiguïté encore plus forte qu’une image plane. Il y eut toutefois des exceptions: statues de stuc peint d’époque seljoukide, animaux en céramique ou en orfèvrerie, statues animalières d’époque safavide, bas-reliefs figuratifs qãjãrs. Mais ce n’est qu’au XXe s., sous l’influence occidentale, que l’on voit apparaître un art de la sculpture naturaliste en ronde-bosse. San’ati (né en 1918), dont on peut voir des uvres dans des musées, est l’un des maîtres les plus connus.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.161-162. 

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