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  • 23/2/2008
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Les fondements psychologiques du comportement (2)

   Nous héritons, dans le cas de la faim par exemple, d’un organe inné qui débouche nécessairement sur une contraction musculaire de l’estomac, ce qui nous oblige à faire disparaître celle-ci en mangeant (et c’est cela que nous appelons en acte). Et par "en puissance" nous voulons dire que nous possédons une "prédisposition" ou une capacité héréditaire (héritée ou innée) à devenir un jour "pacifiques" ou "agressifs" par exemple.

désorientation

   Ainsi, "la prédisposition" ou "la capacité" constitue en elle-même un "héritage" inné, mais sa matérialisation ou sa transformation en "acte agressif" ou "acte pacifique" dépendra de l’environnement culturel qui nous conduit à être agressifs ou pacifiques.

De là, le fait de qualifier d’instinct l’attitude belliqueuse ou l’attitude pacifique est une erreur dans la mesure où nous ne naissons pas munis de ces attitudes, mais de la capacité à les avoir.

   Quant à l’erreur qui enveloppe la théorie opposée (à celle de l’instinct), elle consiste, comme nous l’avons souligné, à ignorer la différence entre les deux formes de l’instinct (en puissance et en acte), en ne tenant pas compte du fait que la "pacification" ou l’"agressivité" par exemple sont deux attitudes certes "acquises", mais tributaires d’un fondement "inné", qu’est la "capacité" de devenir agressif ou pacifique, et non "acquises" d’une façon absolue.

   De ce qui précède nous pouvons induire que les fondements aussi bien vitaux que psychologiques sont soumis à un fondement "inné" ou "instinctif", mais alors que le premier représente un héritage effectif ou en "acte", le second incarne un héritage "en puissance" (latent)

    Ceci dit, selon la conception islamique, toutefois, la recherche des fondements moteurs du comportement ne devrait pas se faire à travers la "théorie de l’instinct" ni à travers celle qui lui est opposée, mais par la recherche d’un fondement général qui précède la recherche des instincts ou leur classification en fondements vitaux et fondements psychologiques. Et c’est ce que nous essayons de faire maintenant. Référons-nous pour commencer à ce que l’Imam Ali (p) dit :

« Allah a déposé chez les Anges le ’aql (esprit, raison) sans le désir, chez les animaux le désir sans le ’aql, et chez les êtres humains le ’aql et le désir. Celui d’entre ces derniers, dont le ’aql domine le désir est meilleur que les Anges, et celui dont le désir l’emporte sur le ’aql est pire que les animaux».

"Al-Wasâ"il" (Wasâ"il al-Chî"ah), Bâb 9, hadîth 2

   Ce texte islamique définit le fondement moteur du comportement à travers un trait principal qui l’empreint : la dualité. C’est dire que l’être humain est tiraillé, dans sa tendance à rechercher le plaisir et à éviter le mal, entre deux pôles ou principes : "le ’aql et le désir", "le bien et le mal", "l’objectivité et la subjectivité", les commandements et les interdictions légaux (le légal et l’illégal.)

   Cette composition bipartite, innée dans l’homme incarne le côté affectif de l’héritage, et a pour pendant le côté "conscient" (réfléchi) : la conscience des principes du ’aql et du désir à la fois. En d’autres termes, lorsque l’homme a été doté de "la prédisposition" ou de "la capacité" à pratiquer le bien et le mal (le ’aql et le désir), il était doté en même temps de "la conscience" du bien et du mal, afin que son comportement soit tributaire du libre choix et non de la contrainte, ce qui engage sa responsabilité dans son comportement.

Le Coran a souligné clairement ce côté "conscient" dans le verset suivant :

وَنَفْسٍ وَمَا سَوَّاهَا . فَأَلْهَمَهَا فُجُورَهَا وَتَقْوَاهَا

« Par l’âme et Celui qui l’a harmonieusement équilibrée; et lui a alors inspiré son immoralité de même que sa piété».

 (Sourate Le soleil, 7-8)

L’énoncé : «... lui a alors inspiré son immoralité de même que sa piété» signifie la conscience des principes du désir (immoralité) et du ’aql (piété)

   Ainsi, la structure bipartite que l’individu hérite et qui constitue le moteur du comportement est équilibrée par la "conscience" de cette dualité "le ’aql et le désir".

   La question qui se pose maintenant est de savoir comment se définit la différence entre les deux composants de cette structure bipartite, et si le "plaisir" que le ’aql incarne est d’une force égale à celle du "plaisir" incarné par le désir ? Ou bien sont-ils de force inégale ?

   La réponse à cette question se précisera nettement dans les parties suivantes...

 

 Source : www.bostani.com

 

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