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  • 20/12/2011
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La politique révolutionnaire de l’Imam concernant le domaine administratif (1)  

imam ‘ali

   L’Imam ’Ali a inauguré sa politique administrative par deux actions:

1) La destitution des gouverneurs des provinces nommés par ’Othmãn. Il s’en est expliqué ainsi:

«... mon regret est grand de voir cette Umma dirigée par ses impudents et ses débauchés qui accaparent pour eux les biens de Dieu; qui asservissent les serviteurs de Dieu; qui font la guerre aux bons fidèles; qui choisissent le parti des scélérats. Il y a parmi eux quelqu’un qui a bu devant vous ce qui est prohibé et qui fut fouetté pour cela selon code pénal islamique; et d’autres qui ne s’étaient convertis à l’Islam qu’après avoir été payés». (1)

   ’Othmãn s’était rapproché, en effet, de ceux qui avaient été éloignés ou bannis par le Prophète (P). Ainsi, il a fait revenir à Médine, son oncle Al-Hakam Ibn ’Umayya que le Prophète (P) avait chassé et que l’on avait surnommé, de ce fait, «le rejeté du Messager de Dieu». Il a aussi donné refuge à ’Abdullãh Ben Sa’ad Ben Abi Sarh qui avait été condamné à mort par le Prophète (P).

Puis il l’a nommé Gouverneur d’Egypte comme il a nommé ’Abdullãh Ben ’Omayr Gouverneur de Basrah. Ce dernier a provoqué dans sa province des troubles qui ont suscité la colère des fidèles contre lui et ’Othmãn. (2)

2) Leur remplacement par des gouverneurs connus pour leur religiosité, leur pureté et leur fermeté. Ce qui justifiait cette mesure, c’est le fait que l’Imam ’Ali avait constaté que l’essentiel des plaintes formulées par les Musulmans concernait les émirs et les gouverneurs. Il estima donc que leur remplacement s’imposait. A leur place, il a nommé ’Othmãn Ben Hanif, Sahl Ibn Hanîf, Qaïs Ben Sa’ad Ben ’Abãdah et Abi Moussa Al-Ach’ari, respectivement Gouverneur de Basrah, Damas, Egypte et Kûfa, les plus grandes provinces de l’Etat islamique de l’époque.

L’Imam ’Ali était d’autant plus déterminé à mener à son terme cette réforme administrative, qu’il avait récusé le conseil de beaucoup de personnes - dont Al-Mughîrah Ben Cho’bah - de reconduire le mandat des Gouverneurs nommés sous le Califat de ’Othmãn. Lorsque Talha et Al-Zubair lui ont demandé de les nommer respectivement Gouverneurs de Kûfa et de Basrah, l’Imam refusa leur requête avec courtoisie.

   Ce refus les a poussés à exercer des pressions diverses sur l’Imâm. Ils n’ont pas hésité à mettre en doute sa direction, à revenir sur leur serment d’allégeance, à l’accuser publiquement d’être derrière l’assassinat de ’Othmãn (oubliant qu’ils avaient eux-mêmes poussé les gens à se révolter contre lui) et même à revendiquer le retour au Choura pour que les Musulmans désignent eux-mêmes un Calife. Ils sont allés jusqu’à prétendre qu’ils avaient prêté serment d’allégeance à ’Ali sous la contrainte et que de ce fait leur serment n’était pas légal. (3)

Notes:

1. "Nahj Al-Balãghah".

2. "Les Régimes Islamiques: leur naissance et leur évolution", Dr. Subhi Al-Salih, p. 91.

3. "La Droite et la Gauche en Islam", par Ahmad ’Abbas Sãlih, pp. 118-119.

Source: L’IMAM ’ALI, Edité et traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, Canada, 2000.

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