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  • 5/3/2012
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Chiites bahreïniens: la direction d’al-Wifãq

ayatollah khamenei

   Etant donné le contexte de l’époque, l’exécutif bahreïni verra évidemment d’un mauvais œil le retour du cheikh Salman dans son pays d’origine, et c’est pourquoi il l’arrêtera puis, devant les mouvements de foule provoqués par cette détention, le forcera à un exil londonien dès le mois de janvier 1995. Cet éloignement sera cependant d’une durée relativement courte, puisque le leader d’al-wifãq se verra autorisé à retourner au Bahreïn dès le mois de février 2001.

C’est ainsi qu’il «officie» aujourd’hui à partir de son pays, quoique sans réellement avoir la réputation de maîtriser le mouvement qu’il préside. Non seulement les instances décisionnelles d’al-wifãq ne donnent pas toujours l’impression d’être tenues par cette seule personne, mais, de surcroît, la référence – voire l’allégeance - faite par plusieurs des membres du mouvement à des Marja’ illustres ne montre pas de cohérence ou d’unité réelle.

   Ainsi, al-wifãq a la réputation de réunir, parmi ses partisans chiites, des personnes oscillant entre une allégeance à l’Ayatollãh libanais Mohammad Fadlallah, à l’Irakien Shirazi, voire à l’iranien Ali Khamenei. Sans parler des relations entretenues entre Ali Salman lui-même et le cheikh Said Qassem qui, quand bien même celui-ci n’est pas un Marja’, reste réputé pour ses relations avec Ayatollãh Khãmenei. Mais l’ensemble de ces éléments prouvent, en tous cas, que les orientations religieuses du mouvement sont loin de pouvoir constituer un programme de base unique et cohérent. Plus que tout, al-wifãq donne ainsi l’image d’une structure intéressée par l’amélioration de la condition citoyenne bahreïnie indépendamment de toute différenciation confessionnelle.

Le fait que ce soient les chiites nationaux qui souffrent le plus leur mauvaise condition citoyenne vient pour sa part asseoir bien entendu les raisons de la méfiance entretenue par la famille al-Khalifa à son égard.

Source: Barah Mikhail, La question de la Marja’iyya chiite, Paris: IRIS, 2005

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