• Nombre de visites :
  • 591
  • 5/3/2012
  • Date :

Chiites d’Arabie: la répression du mouvement de H.Al-Saffar

cheikh saffar

   Le mouvement de désobéissance civile auquel se conformeront ceux-ci, au début de l’année 1979, prendra ainsi une ampleur continue, et atteindra son paroxysme au cours du mois de novembre de cette même année, quand les membres de cette communauté décideront de défier un pouvoir saoudien qui les empêchait jusqu’alors de célébrer la fête d’Ashourã, période de commémoration du martyre de l’imam Hussein.

La Garde nationale saoudienne réagira vite, opérant une répression qui se traduira par de nombreuses arrestations ainsi que par la mort d’une vingtaine de manifestants.

    Il n’en faudra pas beaucoup plus pour contraindre les leaders de «l’opposition» chiite, dont Saffar, à quitter l’Arabie saoudite. Les opposants chiites au pouvoir saoudien continueront ainsi à développer leurs prêches et attaques verbales de leur exil, le long des années 1980. La conjoncture de l’époque, marquée par la guerre Irak-Iran, ainsi que par la présence de nombreux saoudiens chiites dans les villes saintes iraniennes, favorisait cette situation. Mais avec la fin de cette guerre, ils seront nombreux à réaliser que leurs efforts resteraient vains dans un contexte où les chiites du royaume saoudien étaient, de toute manière, peu nombreux et bien peu à mêmes de renverser le courant des événements en leur faveur. C’est ainsi qu’à partir de la fin des années 1980 s’opérera une forme de détente dans les relations entre Riyadh et ses ressortissants chiites, due en partie à la grande modération du discours des opposants de la veille, et qui permettra très vite l’ouverture d’un nouveau chapitre.

En 1993, soit deux ans après la fin de la guerre du Golfe, le roi Fahd d’Arabie saoudite proposera à quatre compagnons notoires du Cheikh Saffar de venir lui exposer leurs requêtes. Ainsi, en échange de l’engagement des représentants chiites à mettre définitivement fin à leur politique d’opposition, le gouvernement saoudien s’engageait à leur garantir la liberté de culte et le respect de leurs droits citoyens. Qui plus est, il permettra aux exilés de revenir sur le territoire, et procédera à la libération de plusieurs prisonniers arrêtés dans la foulée des événements de 1979.

Source: Barah Mikhail, La question de la Marja’iyya chiite, Paris: IRIS, 2005

Articles Relatifs:

Chiites d’Arabie: l’opposition de Cheikh Saffar

Chiites d’Arabie: les réactions du régime saoudien dans les années 1960

  • Imprimer

    Envoyer à un ami

    Commenter (0)