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  • 2/11/2013
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Printemps

halabcha

Remplis ta coupe, ô échanson, une gorgée ne suffit pas.

La peine, haute et auguste comme le Damãvand et le Sahand, a rempli mon être.

Le printemps est là,

Et notre espérance de la fraîcheur d’un jardin.

Le printemps est là,

Et l’on n’entend plus le sanglot de la flûte.

Le printemps est là,

Et improbable est le rossignol du jardin de la Nature.

Le printemps est là,

Et il n’y a plus de chant de perdrix ni de joie.

Le printemps est là,

Voici le temps de la résurrection de la terre,

Mais parfois, par sagesse, la destinée prend un autre sens.

Les bombardements chimiques, les fusées et les armes de destruction massive,

Ont fait de notre pays un Hiroshima.

Ses villages et ses villes sont détruits et son air pur,

Ne distille plus rien que l’odeur de la peine et le chant de la chouette.

Les villes ravagées de ma patrie sont nombreuses,

Et Halabcha est leur porte étendard.

Le printemps est là,

Et les cadavres de ses nouveaux nés sont nombreux comme les feuilles qui tombent,

Où est Mani pour dessiner ces nouveaux nés?

D’un côté, le bruit des sanglots et du chagrin,

Et de l’autre aussi, le concert du deuil.

Arrachés par la tempête meurtrière,

Des milliers de bourgeons, de tulipes et de narcisses.

Source: Traduction du poème Printemps kurde composé à la mémoire des martyrs de Halabcha

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