Q 1040: Quelles sont les règles qui s’appliquent au Jihãd mineur*(....) en l’absence de l’Imam occulté? Le Mujtahid réunissant les conditions qui le légitiment, ici, le Guide de la communauté, a-t-il le droit de le déclarer? (*Le ternie de Jihãd comprend, à l’évidence plusieurs niveaux de signification. Il est dérivé de Juhd, qui signifie l’effort qui tend vers une fin. Le Jihãd est, dans sa signification originelle, synonyme d’effort fait en vue d’atteindre la fin spirituelle. C’est pourquoi il signifie, tout d’abord, l’effort fait contre soi-même en vue de la purification de l’âme. C’est ainsi que se définit le Jihãd majeur (Al-Jihãd Al-Akbar). Le Jihãd conçu en tant qu’effort dirigé vers l’autre est considéré comme le Jihãd mineur (Al-Jihãd Al-Asqar). Ce dernier concept englobe un ensemble de rapports et attitudes possibles, qui ne se réduisent pas à la guerre. Toutefois, cette assimilation du terme Jihãd à celui de guerre est le produit des situations historiques. Certains textes de doctrine mettent sur cet usage restrictif du terme. Cela a souvent lieu dans les situations de conflit, où la communauté des musulmans se perçoit comme l’objet d’une offensive militaire. Il reste que le Jihãd, pris dans le sens de «guerre juste», concerne les situations défensives. La guerre d’agression est illicite, dans le texte Coranique. Il en est de même des conversions forcées, car le texte Coranique stipule la diversité des humains et des croyances, et pose le principe que la foi ne peut être l’objet de contrainte. De même, la traduction «guerre sainte» est un contresens car il n’y a pas de guerre sainte en Islam.)
R: Le Guide Suprême des musulmans a le droit de déclarer le Jihãd mineur si l’intérêt de la communauté l’exige, et sa déclaration fait autorité.
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Q 1041: Est-il possible de défendre l’Islam contre le gré des parents, lorsqu’il est mis en danger?
R: La défense de l’Islam et des musulmans est une obligation qui ne dépend pas de l’autorisation des parents. Toutefois, il faut chercher à obtenir leur consentement.
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Q 1042: Les Gens du Livre qui vivent en terre d’Islam doivent-ils être considérés comme des «protégés»?
R: Ils bénéficient des droits que leur donne le contrat fondamental tant qu’ils vivent dans un État Islamique et sous la protection de ses lois, et tant qu’ils ne se retournent pas contre ce dernier et ne remettent pas en cause le pacte*. (*La notion de «protégé», exprime le contrat établi, dès les premiers moments de l’expansion de l’Islam, entre la communauté des musulmans et celles des Gens du Livres. Puisant ses principes dans le texte Coranique et dans la pratique des pactes de Médine, ce contrat reconnaît la liberté de culte et de pratique des Gans du Livre, ainsi que leur droit à être régis par leurs propres lois de statut personnel. Il établit une distinction entre la communauté des musulmans et la communauté sous la protection des musulmans.) |
Q 1043: Est-il possible à un musulman d’exproprier les biens de Gens du Livre en terre d’Islam ou hors de celle-ci?
R: Cela leur est interdit. Mais, lorsque les non-musulmans s’attaquent au territoire d’un pays musulman, le sort des prisonniers de guerre dépend du pouvoir politique musulman, et les musulmans en tant qu’individus n’ont aucune prérogative à ce sujet.
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Q 1044: Si l’on suppose que la défense de l’Islam suppose que l’on fasse couler le sang d’une personne innocente, a-t-on le droit de le faire?
R: Le fait de porter atteinte à la vie d’une personne innocente est totalement illicite, et entre en contradiction avec les préceptes de l’Islam. C’est pourquoi, la prétention à tuer un innocent pour défendre l’Islam véritable est un non sens*. Inversement, il est possible d’envisager qu’une personne risque sa vie en défendant l’Islam, et il existe des situations diverses à ce sujet. Lorsque le croyant perçoit que l’Islam est mis en danger, alors il lui faut prendre sa défense, même s’il risque d’être tué. (*Le meurtre de l’innocent représente le plus haut degré d’injustice, et équivaut au meurtre de l’humanité toute entière. La notion de crime contre l’humanité trouve sa source dans le texte Coranique (Sourate La Table servie.)) |