Q 233: Est-on fautif de renoncer à apprendre, dans les domaines où l’on est mis à l’épreuve de l’illicite*? (*De nombreux hadith mettent l’accent sur la nécessité de rechercher le savoir, et définissent la position privilégiée du savant au sein de la communauté des croyants (sept cents degrés au dessus du non-savant ordinaire). L’obligation de chercher à savoir comprend plusieurs niveaux, dont l’une des formes, la plus élémentaires, est celle de la connaissance des règles et interdits, celui qui permet de distinguer le licite de l’illicite. À ce titre, deux principes se juxtaposent: celui de l’exigence de la recherche du savoir et celui de l’excuse donnée à mesure des limites que connaît chaque personne.)
R: Lorsqu’on renonce à apprendre, afin de discerner le licite de l’illicite, dans un domaine donné où l’on est mis à l’épreuve, l’on est en faute lorsque, par suite, l’on commet l’illicite que l’on ignore, ou l’on omet une obligation dont on n’a pas connaissance.
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Q 234: Lorsqu’un étudiant en sciences religieuses a atteint le niveau intermédiaire, et se considère capable de poursuivre ses études afin de maîtriser l’Ijtihãd, a-t-il l’obligation de le faire?
R: Il est certain que la poursuite des études religieuses et celle de l’acquisition des connaissances dans ce domaine, en vue de maîtriser l’Ijtihãd, sont en soi un grand bien. Toutefois, il ne s’agit pas d’une obligation qui incombe à la personne elle-même.
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Q 235: Quels sont les moyens d’acquisition des fondements de la religion?
R: L’acquisition se fait à travers l’élaboration des preuves et arguments rationnels. Ces derniers différents selon le niveau de compréhension atteint par le croyant. Toutefois, si une personne parvient à acquérir la certitude par d’autres moyens, cela lui suffit.
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Q 236: Qu’en est-il de la paresse dans l’acquisition du savoir? Qu’en est-il de la perte de temps? Est-ce illicite?
R: La perte de temps du fait de la paresse et du farniente pose problème. De plus, lorsqu’un étudiant bénéficie des avantages accordés aux étudiants, alors il a l’obligation de poursuivre le programme d’études qui leur est propre. Dans le cas contraire, il n’a pas le droit de bénéficier de ces avantages, tels le salaire ou la bourse, par exemple.
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Q 237: Dans ses cours, renseignant, à la faculté d’économie, est amené à aborder certaines questions relatives au prêt à intérêt, ou à l’exposé des avantages comparatifs de ce dernier avec ceux des activités commerciales et industrielles. Qu’en est-il d’un tel enseignement?
R: le seul fait d’enseigner ou d’étudier le prêt à intérêt n’est pas illicite*. (*La distinction est nette entre la connaissance qui est coextensive à toute chose connaissable et l’action qui se voit assigner les limites de ce qui est licite. De plus, la connaissance de la limite entre licite et illicite suppose une connaissance précise de ce qui est illicite.) |
Q 238: Dans quelles limites, un spécialiste engagé peut-il dispenser son enseignement dans la République Islamique? Qui sont ceux qui ont le droit d’acquérir les sciences, connaissances et techniques sensibles?
R: Toute personne a le droit d’acquérir les connaissances qu’elle souhaite, tant que cette acquisition a une fin raisonnable et licite, tant que l’on ne craint pas la corruption. Toutefois, l’État Islamique peut réglementer l’accès aux enseignements et aux connaissances*. (*Il est nécessaire de distinguer entre l’impératif religieux qui ouvre la possibilité de connaître à toute personne humaine et n’impose aucune limite de droit, et l’impératif politique qui fixe les limites sociales, politiques, économiques, de l’accès au savoir.) |
Q 239: A-t-on le droit d’enseigner et d’apprendre la philosophie dans les Hawzas?
R: Il n’y a aucun inconvénient à enseigner et à apprendre la philosophie, tant que l’on est certain que cela n’branlera pas ses propos convictions religieuses. L’enseignement de la philosophie est même nécessaire dans certaines situations*. (*Il convient de se rappeler que l’Imam Khomeyni était lui-même mis à l’écart par les Marja’s les plus conservateurs, avant la Révolution Islamique, parce qu’il insistait sur la nécessité d’apprendre et d’enseigner la philosophie au sein de la Hawza.) |
Q 240: A-t-on le droit d’acheter, de vendre ou de lire des livres incitant à l’égarement, comme les Versets Sataniques, par exemple?
R: Cela n’est licite, qu’en vue d’y répliquer, et à la condition d’être intellectuellement capable de le faire.
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Q 241: Qu’en est-il de l’enseignement des fables portant sur les animaux ou les humains, lorsque cela est utile?
R: Un tel enseignement est possible, tant qu’il est dépourvu de mensonges.
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Q 242: Qu’en est-il du fait d’intégrer l’université lorsque cela met l’étudiant en contact avec des femmes découvertes qui y poursuivent leurs études?
R: Il n’y a pas d’inconvénient à intégrer les instituts d’enseignement pour y étudier ou pour y enseigner. Mais il faut que les femmes et les jeunes filles y portent le Hijãb. D’autre part, les hommes doivent s’empêcher du regard illicite, et d’une certaine mixité qui est source de corruption.
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