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  • 23/12/2010
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L’évolution du graphisme iranien (2) 

les bas reliefs de persépolis

   Le graphisme donne une vision du monde et des objets au travers des images et de l’écriture. C’est l’un des arts les plus anciens de l’humanité, mais aussi une création moderne. En effet, s’il a commencé avec des représentations sur des pierres ou des murs, il englobe maintenant les technologies les plus modernes et les plus complexes pour faire des illustrations.

C’est un art qui a évolué en même temps que l’homme.

   En Iran, l’art graphique a connu une évolution à la fois claire et obscure. Nous trouvons des traces graphiques partout, par l’écriture et par les dessins. L’architecture est remplie d’une mine de trésors, comme le temple d’Anãhitã [1], les bas reliefs de Persépolis [2]. Les villes de Choghãzanbil [3], Suse [4] ou Bishãpour [5] nous frappent également par leurs richesses architecturales.

Par exemple, à l’époque des Mèdes [6] et des Achéménides [7], les cartes spécifiques des coursiers de la poste portaient des signes qui indiquaient la dimension et le chemin des caravansérails.

   Des fouilles archéologiques ont également montré que l’esquisse de la monnaie de l’époque achéménide (Shiki) présentait toutes les caractéristiques d’une œuvre graphique.

monnaie de l’époque achéménide

   Même l’art de tapisser des Iraniens est empreint de traces graphiques et d’esquisses. Pendant la guerre de Xerxès Ier [8] contre les Egyptiens (484 av. J.-C.), les artistes iraniens et les graphistes de l’époque dessinèrent un parapet tête de chat sur les casques des soldats.

Le chat étant considéré comme un animal sacré en Egypte, les Egyptiens ne purent donc pas attaquer leurs adversaires et furent vaincus.

   L’art graphique iranien a laissé son empreinte partout. A l’époque d’Abbãs Ier le Grand [9], les esquisses des navires de guerre iraniens étaient de véritables œuvres graphiques. Les tableaux de Mohammad Zamãn - graphiste et peintre de l’époque du Tahmasp Ier [10]- sont très renommés, comme par exemple son tableau «La rencontre de Leili et Majnoun», qui est un chef d’œuvre incontestable.

la couverture du livre abbas mirza, mohammad bahrla couverture du livre abbas mirza, mohammad bahrami

   Les poteries trouvées à Izeh [11], Sialk [12] et Dâmghân [13] portent des signes graphiques très clairs. Elles sont une source de renseignements couvrant plus de sept millénaires d’Histoire.

Le Shãhnãmeh [14], recueil mythologique iranien, décrit le poinçon de Kaviãn [15], vestige mythique de l’art graphique. Même le drapeau iranien présente des caractéristiques graphiques avec son design du Farvahar [16].

   Ainsi, toutes les fabrications artisanales, que ce soit dans des domaines tels que la décoration des miroirs, la forge ou la fabrication des tapis, sont considérés comme des trésors graphiques nationaux. Les personnes chargées de décorer de mosaïques les bâtiments, qui mélangeaient la ligne et la couleur sur les murs et les voûtes, auraient été considérées comme des graphistes de périphérie.

Le potier, qui créait des formes et des motifs différents pour distinguer chacune de ses œuvres, aurait été un graphiste d’emballage.

   Les illustrateurs exercent toujours le même travail de nos jours: peindre le texte en images. La calligraphie, graphique qui transmet un concept avec un ordre spécifique et une couleur unique, est considérée comme un art indépendant, mais lorsqu’elle apparaît dans la mise en page ou dans l’alphabet, elle se rattache aux œuvres dites graphiques.

Notes:

[1] Le plus grand ensemble architectural d’Iran dédié au culte de la déesse. Il est construit sur une plateforme surélevée.

[2] Capitale de l’Empire perse achéménide. Sa construction débuta en 521 av. J.-C. sur ordre de Darius Ier.

[3] Temple construit par les Elamites.

[4] Ancienne cité élamite (4000 av. J.-C.), située dans le sud de l’actuel Iran.

[5] Ancienne cité de la civilisation élamite.

[6] Les Mèdes sont un peuple de l’Iran ancien. Ils formèrent l’un des premiers empires iraniens au début du VII siècle av. J.-C.

[7] L’empire achéménide fut le premier des empires perse à régner sur une grande partie du Moyen-Orient.

[8] Fils du roi Darius, il naquit vers 519 av. J.-C. et mourut en 465 av. J.-C., roi perse (485-465) membre de la dynastie des Achéménides.

[9] Cinquième roi de la dynastie safavide (1571-1629).

[10] Deuxième roi de la dynastie safavide (1514-1575).

[11] Ancienne cité élamite.

[12] Site archéologique habité du Ve au IIIe millénaire av. J.-C.

[13] Aujourd’hui site archéologique, elle a été capitale d’empire à l’époque séleucide (330-150 av. J.-C.)

[14] Poème épique persan de plus de 60 000 distiques, écrit vers l’an 1000 par Ferdowsi, poète persan du Xe siècle (940-1020).

[15] Drapeau et emblème royal de la dynastie sassanide.

[16] Dans le zoroastrisme, le farvahar est l’énergie divine de la vie.

Source: Teheran.ir

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