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  • 18/1/2011
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La poésie lyrique persane (2)

leili et majnoun

   Selon les spécialistes, l’origine de la poésie lyrique en Iran remonte à l’époque où la femme occupait une place centrale dans une société iranienne encore majoritairement tribale, ou occupant un rôle important dans la gestion des activités agricoles. La poésie de cette époque était ainsi consacrée à l’exaltation de ces femmes, dont les éloges favorisèrent l’émergence d’une littérature lyrique aux accents parfois épiques.

C’est cependant après la diffusion de l’Islam et le développement de la vie urbaine que le ghanã et le ghazal se développèrent.

   La littérature épique est ainsi née à une époque où l’homme menait une vie tribale et collective, et où l’expression des sentiments issus de la solitude n’existait pas, tandis que la littérature lyrique s’est affirmée à l’époque du développement de la vie urbaine éloignant l’homme de la nature, et de l’individualisme. Le poète part donc désormais à la recherche du monde idéal du passé.

Il faut noter que selon la plupart des chercheurs, l’origine des poèmes lyriques iraniens se trouve également dans la littérature folklorique, qui compte beaucoup de poèmes d’amour.

   La littérature mystique fait également partie de la littérature lyrique. Selon les chercheurs occidentaux, les poésies lyriques grecque, hébraïque et égyptienne trouvent leurs origines dans les chansons et les cérémonies religieuses. Le Cantique des Cantiques en constitue un bon exemple, de par sa dimension à la fois religieuse et amoureuse.

Dans l’épopée ou dans les anciennes formes poétiques, par exemple dans le ghasideh, le poète n’exprime pas de sentiments intimes. Mais on peut y trouver la description de la beauté féminine, des femmes-déesses ou les femmes régnant sur la société, qui sont très proches de la poésie lyrique amoureuse.

   Néanmoins, la poésie lyrique dans le sens de la "poésie de sentiments" se contente, en général, de décrire la nature ou d’évoquer le passé. Le poète regrette les jours heureux du passé et compose des chants funèbres en souvenir des morts. Il ne faut pas pour autant penser que la poésie lyrique de sentiment exalte toujours des sentiments douloureux et les déchirements intérieurs du poète: ainsi, la description de la nature par un langage gai et très riche constitue également l’un des motifs de ce genre poétique.

Sources:

 Arjang, Gholãmrézã, La langue et la littérature persanes, Téhéran, Ghatreh, 1385 (2004).

 Shamisa, Sirous, Les Genres littéraires, Téhéran, Ferdows, 1383 (2004).

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