Adopter une attitude de précaution (dans l’acquittement des obligations de la Charî’ah), c’est faire en sorte qu’on a la certitude d’avoir «l’acquis de conscience vis-à-vis de la réalité inconnue». Cela s’appelle la «Précaution absolue » à côté de la "Précaution relative", laquelle s’applique lorsque la personne qui pratique la précaution est confrontée aux jugements émis par plusieurs Mujtahids, dont elle sait que l’un d’entre eux est plus érudit que les autres. Nous en verrons les détails à l’article 5.
L’Ijtihãd est une «obligation de suffisance». Cela signifie qu’initialement tout le monde doit se sentir concerné par cette obligation, mais que du moment où celle-ci est suffisamment remplie par une ou plusieurs personnes, les autres peuvent se considérer comme en étant déliés. Mais si personne ne s’en acquitte, tout le monde sera puni.
D’autre part, pratiquer la précaution pourrait ne pas être à la portée de tout le monde. Certains Mukallafs ne pourraient pas déterminer les situations dans lesquelles la précaution s’impose, comme on le verra plus loin. C’est pourquoi, le devoir de tout Mukallaf n’ayant pas une capacité de déduction juridique, est d’adopter l’imitation, le Taqlîd (de suivre un Mujtahid). Mais lorsque le Mukallaf remplit les conditions de la pratique de la précaution, il peut opter, de son choix, pour celle-ci ou pour le Taqlîd.