• Nombre de visites :
  • 443
  • 25/5/2011
  • Date :

L’histoire du rapport entre le conte et les enfants

conte

   C’est aux adultes que s’adressaient les contes à l’origine. Dans les sociétés non encore industrialisées, où perdurait (ou perdure encore) la tradition orale, le conte, souvent proche du mythe, était profondément lié à la culture et à l’histoire des civilisations et des sociétés.

Les enfants pouvaient participer à l’écoute lors des veillées de racontées, ils pouvaient y piocher, y réfléchir, y grandir, y rêver; mais certaines histoires qui comportaient des passages osés ou licencieux leur étaient souvent interdites.

   Il parait même, mais il ne faut pas le répéter, qu’en fin de soirée, certains enfants faisaient semblant de s’endormir, ou feignaient d’aller se coucher, pour se délecter en cachette de ces histoires interdites; et il parait même que c’est aussi comme ça, qu’ils apprenaient la vie.

   En France, c’est au XVIIe siècle que la littérature de jeunesse s’est emparée de la littérature orale. L’aspect manichéen, imagé et symbolique des contes, cette vision simplifiée (le faible, le fort - le gentil, le méchant - le pauvre, le riche - le vilain, le beau) en faisait une littérature facilement déchiffrable pour les enfants.

   Charles Perrault avec "Histoires ou Contes du temps passé" en 1697, s’est donc inspiré de contes populaires, pour en faire des adaptations à destination de son jeune public.

On assiste également à un renouveau au XVIIIe siècle où la conception de l’enfant devient celle d’un être autonome. On voit alors naître l’idée d’une littérature spécifique pour l’enfance et la jeunesse, en parallèle avec une certaine préoccupation pour la recherche pédagogique bien visible dans les principaux pays d’Europe.

   Le conte prend un tour moral prononcé, avec Mme Leprince de Beaumont, restée célèbre pour La Belle et la Bête.

   Les frères allemands Jacob et Wilhelm Grimm publient, en 1812 dans la version originale, puis en 1814 dans une version adaptée pour les enfants (d’après les paramètres de la bourgeoisie), 156 contes appartenant à la tradition orale allemande, "les Kinder und Hausm?rchen".

   En France, ce n’est qu’en 1836 que les contes des Grimm ont été traduits: "Contes de l’enfance et du foyer."

Dans le dernier quart du XIXe siècle, les veillées se pratiquaient encore un peu partout en France et ailleurs. Quelle y était la place des enfants?

jakez hélias

   Les adultes s’étaient regroupés dans l’un des foyers du village et avaient apporté leur ouvrage. Certains égrainaient le maïs, d’autres réparaient leurs outils, les femmes avaient leur quenouille ou leur tricot.

Les enfants circulaient partout, grimpaient sur les genoux des aînés et réclamaient bientôt des histoires.

   La première partie de la soirée leur était plus accessible, avec entre deux contes des devinettes, des randonnées, des chansons,...

   Lorsque Per Jakez Hélias parlait de son grand père conteur, il précisait que ce dernier induisait et réclamait un silence nécessaire pour que le Conte vienne. Et si par malheur quelques bavards ou quelques enfants faisaient trop de bruit, il se levait et s’en allait. Lui allait bien voulu raconter mais "C’était le conte qui ne voulait pas !"

   En deuxième partie de soirée, les enfants s’endormaient ou allaient se coucher et c’est là que la place se faisait pour les contes plus noirs ou plus coquins...

   La tradition des veillées et la tradition orale s’est perdue dans la première moitié du XXe siècle avec l’ouverture du monde rural vers l’extérieur, l’apparition de la radio, des journaux, de la télévision.

Finalement on peut dire que le conte est lié à l’enfance... à l’enfance de l’Homme certainement; et surtout ...à celle de L’Humanité.

Source: Apple-paille.com

  • Imprimer

    Envoyer à un ami

    Commenter (0)