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  • 12/7/2011
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A une fleur

dahlia

Que me veux-tu, chère fleurette,

Aimable et charmant souvenir?

Demi-morte et demi-coquette,

Jusqu’à moi qui te fait venir?

Sous ce cachet enveloppé,

Tu viens de faire un long chemin.

Qu’as-tu vu? que t’a dit la main

Qui sur le buisson t’a coupée?

N’es-tu qu’une herbe desséchée

Qui vient achever de mourir?

Ou ton sein, prêt à refleurir,

Renferme-t-il une pensée?

Ta fleur, hélas! a la blancheur

De la désolante innocence;

Mais de la craintive espérance

Ta feuille porte la couleur.

As-tu pour moi quelque message?

Tu peux parler, je suis discret.

Ta verdure est-elle un secret?

Ton parfum est-il un langage?

S’il en est ainsi, parle bas,

Mystérieuse messagère;

S’il n’en est rien, ne réponds pas;

Ne dis rien, laisse-moi rêver.

Alfred de Musset (1810-1857)

Source: Poesie.webnet.fr

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