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Le plan du chef-d’oeuvre de Ferdowsi (3)

ferdowsi

La partie historique: d’Alexandre le Grand aux Sãssãnides

   A ce point de son récit, Ferdowsi rejoint l’histoire connue de l’Iran, même si les événements racontés appartiennent souvent à la légende. Il passe sous silence les Achéménides; tout juste évoque-t-il Darius III (Dãrã), vaincu par Alexandre le Grand.

Plusieurs chapitres sont consacrés au conquérant grec, décrit comme un roi modèle, héritier légitime des Achéménides, et un sage en quête de la connaissance.

   Alexandre conquiert les pays, rencontre des peuples et des contrées à la frontière du surnaturel, cherche sans succès la Source de Vie qui rend immortel, érige une muraille contre les forces ténébreuses de Gog et Magog, fait un pèlerinage à La Mecque, se rend en Chine et en Inde. Ferdowsi ne parle pas des Séleucides, les successeurs d’Alexandre, et très peu des Parthes. La dernière partie de son épopée s’attarde sur les Sassanides, qui ont laissé une empreinte indélébile en Iran. Ardashir (Ier), fondateur de la dynastie, naît de l’union de Sãsãn, un descendant de Dãrã, et de la fille d’un gouverneur du Fãrs. Il se révolte contre le roi parthe Ardavãn (Artaban IV) et le tue. Devenu roi, il épouse la fille d’Ardavãn, qui manque de l’empoisonner. Elle lui donne un fils, Shãpur (Ier), qui combat les Romains. Grâce à la fille d’un roi arabe, le deuxième Shãpur s’empare d’une forteresse au Yémen puis vit des aventures rocambolesques dans le royaume de Rum. Sous son règne, apparaît Mani, maître peintre et auteur d’une nouvelle religion: le Manichéisme. Après la domination tyrannique de Yazdegerd (Ier), Bahrãm Gur accède au trône. Connu pour son amour des femmes, et ses talents de chasseur et de tireur à l’arc, il repousse une attaque des Chinois et fait venir des milliers de musiciens tziganes de l’Inde. Plusieurs rois, sans grande envergure, se succèdent ensuite. L’Iran est menacé par des nomades du Turkestan, les Hephtalites, et le peuple est victime d’une grave famine.

Le roi Ghobãd (Kavad Ier), un moment prisonnier des Hephtalites, adopte la loi révolutionnaire de Mazdak, qui prône la répartition des richesses et des femmes.

   Ghobãd fait distribuer de la nourriture au peuple, mais son fils Kasrã (Khosrow Ier) et un prêtre zoroastrien réfutent publiquement les doctrines de l’hérésiarque qui est ensuite mis à mort. Une fois sur le trône, aidé du sage vizir Bozorgmehr, Kasrã instaure un règne juste et rayonnant, que Ferdowsi décrit longuement. L’empire retrouve la paix, la puissance et la prospérité. De l’Inde, le jeu d’échecs est introduit en Iran. Le fils de Kasrã, Hormozd (Hormizd IV), doit faire face à la révolte d’un général qui le renverse et usurpe le trône. En fuite chez le César de Rum (l’empereur de Byzance), Khosrow Parviz, fils de Hormozd, réussit à revenir au pouvoir. Il prend plusieurs épouses: la fille du César de Rum, puis la sur du général usurpateur (Gordiya), une guerrière aguerrie, et enfin Shirin, une princesse arménienne. Le règne connaît une sombre fin: devenu tyrannique, Khosrow est assassiné par son fils. Ce dernier veut s’emparer de Shirin, qui meurt en prenant du poison. Le dernier roi sãssãnide, Yazdegerd (IIIe du nom), doit fuir après la défaite de son armée face aux conquérants arabes envoyés par Umar, le deuxième calife de l’Islam. L’assassinat misérable de Yazdegerd met un point final à la longue histoire préislamique de l’Iran. Ferdowsi termine en écrivant que son uvre lui apportera un renom immortel. Il ne s’est pas trompé: son Livre des rois s’est transmis de génération en génération, et il restera dans les souvenirs tant que l’Iran sera l’Iran.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.191-192. 

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