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  • 8/8/2011
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La tristesse

lamartine

L’âme triste est pareille

Au doux ciel de la nuit,

Quand l’astre qui sommeille

De la voûte vermeille

A fait tomber le bruit;

Plus pure et plus sonore,

On y voit sur ses pas

Mille étoiles éclore,

Qu’à l’éclatante aurore

On n’y soupçonnait pas!

Des îles de lumière

Plus brillante qu’ici,

Et des mondes derrière,

Et des flots de poussière

Qui sont mondes aussi!

On entend dans l’espace

Les churs mystérieux

Ou du ciel qui rend grâce,

Ou de l’ange qui passe,

Ou de l’homme pieux!

Et pures étincelles

De nos âmes de feu,

Les prières mortelles

Sur leurs brûlantes ailes

Nous soulèvent un peu!

Tristesse qui m’inonde,

Coule donc de mes yeux,

Coule comme cette onde

Où la terre féconde

Voit un présent des cieux!

Et n’accuse point l’heure

Qui te ramène à Dieu!

Soit qu’il naisse ou qu’il meure,

Il faut que l’homme pleure

Ou l’exil, ou l’adieu!

Alphonse de Lamartine (1790-1869)

Source: Poesie.webnet.fr

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