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  • 12/8/2011
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La forêt

nature

Forêt silencieuse, aimable solitude,

Que j’aime à parcourir votre ombrage ignoré!

Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,

J’éprouve un sentiment libre d’inquiétude!

Prestiges de mon cur! je crois voir s’exhaler

Des arbres, des gazons une douce tristesse:

Cette onde que j’entends murmure avec mollesse,

Et dans le fond des bois semble encor m’appeler.

Oh! Que ne puis-je, heureux, passer ma vie entière

Ici, loin des humains!... Au bruit de ces ruisseaux,

Sur un tapis de fleurs, sur l’herbe printanière,

Qu’ignoré je sommeille à l’ombre des ormeaux!

Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;

Ces genêts, ornements d’un sauvage réduit,

Ce chèvrefeuille atteint d’un vent léger qui fuit,

Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.

Forêts, dans vos abris gardez mes vux offerts!

A quel amant jamais serez-vous aussi chères?

D’autres vous rediront des amours étrangères;

Moi de vos charmes seuls j’entretiens les déserts.

François-René de Chateaubriand (1768-1848)

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