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  • 30/8/2011
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Techniques d’un art du feu

carreaux de céramique employés comme décor mural. kashan, v. 1337.

   D’un point de vue technique, les potiers musulmans ont eu plusieurs siècles d’avance sur l’Europe. On leur doit l’invention du lustre métallique, de la technique du petit feu et d’une pâte tendre que l’Europe n’a connue qu’à partir du XVIe s.

Ils ont également créé le procédé de la faïence: un décor d’émail sur une glaçure opaque d’étain, que l’Europe a repris pour créer ses faïences, la majolique ou le Delft. Nous possédons peu de textes anciens sur la céramique. Le plus important et le plus ancien date du XIVe s.: on le doit à Abu Al-Qãsem, un artisan de Kãshãn, issu d’une célèbre famille de céramistes.

   Art du feu, la céramique a aussi une dimension alchimique, puisque tout artisanat est une sorte de miroir de l’homme. «Cet art est en vérité pareil à l’obtention de la pierre philosophale, Al-eksir», écrivait Abu Al-Qãsem. Le caractère sacré de cet art ne date pas de l’époque musulmane, qui a hérité de l’alchimie gréco-égyptienne.

A Choqã Zanbil, par exemple, les fours des potiers se trouvaient dans l’enceinte sacrée du temple et les artisans sous la responsabilité des prêtres. Un riche symbolisme compare l’âme à une argile qui doit être pétrie et modelée. La cuisson de la céramique symbolise la fixation de l’âme dans un état contemplatif, alors que le décor coloré manifeste la beauté de l’âme régénérée.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, P.169.

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