Une structure fondée sur les sentiments
Une femme a tellement besoin de la sincérité, la bonté et la protection de son mari que, sans sa coopération sérieuse, même un enfant ne signifierait pas grand chose pour elle. Elle ne peut endurer les adversités de la vie qu’avec son aide. Dans ces conditions, comment peut-il être possible de la contraindre par la force de la loi à rester attachée à un homme qui ne voudrait pas d’elle?
N’est-il pas absurde que, d’un côté, nous fassions tout pour favoriser une atmosphère propice à l’impudence, à la décadence sexuelle et au refroidissement des rapports des hommes avec leurs femmes, et que, d’un autre côté, nous essayons, par la force de la loi, d’obliger les femmes à rester avec leurs maris, ou comme le dit l’adage populaire, de les coller à leurs barbes?
L’Islam veut que l’homme désire spontanément sa femme et l’aime de lui-même. Il ne cherche point à la lui coller.
En règle générale, là où il est question d’amour, de dévouement et de sincérité, il ne peut pas être question de contrainte légale. Si un mari déteste sa femme, ce sera regrettable, mais aucune force n’y peut rien.
Citons un exemple à cet égard. Comme nous le savons, dans les prières en assemblée il y a une condition pour qu’on puisse les diriger: seule une personne pieuse et en la piété de laquelle les suivants (ceux qui prient derrière l’Imam) ont confiance peut être l’Imam de la prière. La relation entre l’Imam et les suivants est fondée sur la piété du premier et la confiance et le dévouement des seconds. Si les suivants refusent, à tort ou à raison, d’avoir confiance en lui, cette relation est coupée. Aucune loi ne peut assurer sa continuité.
Lorsqu’il est question de sentiments et de croyance, personne ne peut être contraint légalement d’avoir confiance en un individu donné. Même si un imam de prière possède le plus haut degré de piété et de vertu, il ne peut contraindre les autres à accomplir la prière derrière lui. Il serait ridicule, en effet, qu’il porte plainte auprès d’un tribunal pour les obliger à l’accepter. Il est même attentatoire à la position et à la dignité d’un imam que celui-ci essaie d’obliger les gens à prier derrière lui.
Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, P.191-192.
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