Adieu
De postposer ta gloire aux lois de son service,
De n’avoir dans le cœur rien que son nom écrit,
Et pour charmer un mal qui tous les jours s’aigrit,
Luy faire incessamment de mon cœur sacrifice;
Seigneur, c’est un péché bien digne du supplice
Que jamais ni l’espoir ni le temps n’amoindrit;
Mais procédant d’un cœur que l’Amour attendrit,
Ma faiblesse en ce crime est ma seule complice.
Tu sais bien, ô Seigneur, que si je l’eusse peu,
Depuis maintes saisons ce lacs j’eusse rompu,
Tirant ma liberté d’une main si cruelle.
…
Jean Bertaut (1552-1611)