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  • 5/1/2012
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Complainte

rivière

Vous de moi tant aimés, ô déserts solitaires

Où j’ai souvent sans fruit semé mes tristes voix,

Soyez, je vous supplie, encore cette fois

De mes derniers sanglots les loyaux secrétaires.

Et toi, fille de l’air, ô Écho forestière,

Ne réponds plus au son de mes tristes regrets,

Et vous aussi, courriers de mes ennuis secrets,

Zéphirs, n’éventez point cette plainte dernière.

Esprits qui habitent dans la forêt

Du manoir ténébreux des horribles Enfers,

Si vous saviez les maux qu’en aimant j’ai soufferts,

Vous plaindriez mes tourments plutôt que votre angoisse.

.... Hélas! je suis semblable aux rivières bruyantes

Qui tant plus on arrête et empêche leur cours

Bruyant plus vivement, et quittant leurs détours,

Noyant se débordant les campagnes riantes.

Ainsi plus la rigueur des yeux de ma maîtresse

Noie mon espérance en la mer de mes pleurs,

Plus je veux adorer les amoureuses fleurs

De son teint blanchissant et sa luisante tresse.

Flaminio de Birague

Source: Poesie.webnet.fr

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