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Vous qui habitez l’Orque noir

enfer

Vous qui habitez l’Orque noir,

Laissez votre horrible manoir,

Sortez de la grotte vernale,

Et venez tous ici haut voir

Ma peine qui n’a point d’égale.

Ô Proserpine, ô noir Pluton

Cerbère, Mégère, Alecton,

Tisyphone, infernales Ombres

Atropos, Lachésis, Cloton,

Venez tous ouïr mes encombres!

Les tourments qu’on souffre aux Enfers

N’égalent ceux que j’ai soufferts.

Ma douleur est incomparable,

Car dans ce globeux univers,

Rien tant que moi n’est misérable.

Hélas! Cette jeune beauté,

Contre les lois de loyauté,

A faussé notre amour fidèle.

Prenez pitié de mes travaux,

Faites que l’inhumaine Parque

Tranchant ma vie et tous mes maux,

Me pousse en l’infernale barque.

Mais après que mes tristes pas

La Parque aura conduits là-bas,

Au lac affreux de l’onde noire,

Ces vers qui diront mon trépas

Soient mis au temple de Mémoire.

Flaminio de Birague

Source: Poesie.webnet.fr

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