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  • 31/7/2012
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Nãssereddin Shãh et l’art de la peinture

art de la maison de café

   Dans la seconde moitié du XIXe siècle, sous le règne de Nãssereddin Shãh, les artistes mettent de côté le style de Fath ’Ali Shãh en faveur de la peinture académique européenne. C’est alors l’époque du développement rapide de l’art des portraits réalistes. Nãssereddin Shãh accueillait avec enthousiasme toutes les coutumes européennes.

La photographie a une grande influence sur la peinture de cette époque. Les artistes commencent à peindre à partir des images photographiques et à faire des copies de chefs-d’œuvre avec la plus grande précision.

   La peinture de toiles avec une variété de thèmes et de sujets, allant de sujets religieux aux portraits de danseurs, a une dimension parfois plus érotique par rapport au passé. Cette peinture profane fut appelée l’art de la maison de café; cet art étant principalement présent dans des maisons privées ou des lieux de loisirs où les gens ordinaires se rassemblaient pour s’amuser.

Durant la période qãjãre, les techniques de coloration des mosaïques sont différentes de celles de l’époque safavide. Pour la première fois en Iran, la mosaïque représente des personnes et des animaux, des scènes de chasse du roi et des nobles, les batailles de Rostam, les fonctionnaires de l’Etat, les soldats, copiant parfois les œuvres de peinture européennes et les photos.

   En 1896, Nãssereddin Shãh est assassiné, et pendant une dizaine d’années, il existe en Iran un parlement constitutionnel qui limite grandement le pouvoir du Shãh. Avec l’affaiblissement de la monarchie, des portraits très différents des dirigeants du pays sont alors produits. Le portrait de Mozaffareddin Shãh peint par Sani’ Homãyoun représente un vieillard débile, penché avec lassitude sur la main de son Premier ministre, ’Abdol-Majid Mirzã. L’artiste ne fait aucune tentative pour dissimuler la faiblesse (ou la tendresse) du souverain. Dans ce tableau, rien ne montre la grandeur et l’autorité impériale.

L’artiste le plus remarquable de la fin de la période qãjãre est Mohammad Ghaffãri, connu sous son surnom Kamãl-ol-Molk (qui signifie littéralement "la perfection du royaume").

   Celui-ci a exercé une influence énorme sur les peintres iraniens. Il ne serait pas exagéré de dire que son travail a orienté une tendance majeure de l’art iranien tout au long du XXe siècle. Ses nombreux élèves ont continué à peindre à sa manière, bien qu’un autre mouvement, penché vers le symbolique et l’abstrait tenta au XXe siècle d’agir et de réagir contre cette grande figure.

Sources:

Bignon, Lawrence, Histoire de la peinture en Iran, traduit par Mohammad Irãnmanesh, Téhéran, Amir Kabir, 2008.

Etinghawsen, Richard et Grabar, Oleg, L’art iranien, traduit par Ya’ghoub Ajand, Revue Keyhãn Farhangi, n° 137.

Hugh, John, L’art de peinture sous les Qãjãrs, traduit par Parviz Varjãvand, Presse de l’Université de Téhéran, 1969.

Moussavizâdeh, Shãhab, Pour une académie en peinture, article publié dans la revue Nãfeh.

Site internet consacré à la culture chiite, notamment sous les Qãjãrs http://farhang.al-shia.ru/kajar.html

Moussavizãdeh, Shahãb, La réaction contre Kamãl-ol-Molk, entretien avec la revue iranienne des arts plastiques Tandis.

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