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  • 29/10/2012
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Les facteurs géographiques et la polygamie

mariage

   Montesquieu et Gustave Le Bon insistent sur les conditions climatiques qu’ils présentent comme étant la cause principale du développement de la polygamie. Ces penseurs croient que le climat en Orient est tel que la polygamie y est inévitable. Ils disent que, dans les pays orientaux, la femme atteint la puberté et la vieillesse très tôt, ce qui conduit l’homme à avoir une deuxième et une troisième femmes pour satisfaire son besoin sexuel.

En outre, ils estiment qu’une seule femme ne saurait satisfaire l’énergie sexuelle d’un homme dans un tel climat.

Gustave Le Bon dit dans son livre "Histoire de la Culture arabe et islamique": «La coutume de la polygamie n’a pas été introduite par la religion. C’est la coutume des conditions climatiques, des caractéristiques raciales et d’autres causes dans la vie de l’Orient. On n’a pas besoin de démontrer que ce sont là des facteurs très importants et influents. En outre, la nature et la structure des femmes orientales, le fait qu’elles aient à élever leurs enfants, l’existence de certaines maladies, et bien d’autres facteurs similaires obligent l’homme à s’écarter de sa femme pendant un certain temps. Et étant donné que le climat oriental et la physiologie particulière des hommes de ces régions rendent l’éloignement de la femme difficile à supporter par les hommes, ceux-ci se trouvent obligés de recourir à la polygamie.»

   Dans "L’Esprit des Lois", Montesquieu dit: «Dans les pays au climat chaud, les filles atteignent la puberté à l’âge de huit ans, neuf ans et dix ans. Elles tombent enceintes tout de suite après le mariage, au point qu’on peut dire qu’elles se marient et tombent enceintes presque en même temps.» Etablissant une biographie du Prophète de l’Islam, un autre écrivain européen dit: «Le Prophète s’est marié avec Khadijah alors qu’elle n’avait que cinq ans et il a consommé le mariage lorsqu’elle a eu huit ans. A cause de ce mariage précoce, les femmes dans les pays tropicaux deviennent vieilles à l’âge de vingt ans. Elles sont donc déjà vieilles avant ou dès qu’elles atteignent la maturité. En revanche, dans les pays au climat modéré, les femmes conservent leur charme et leur beauté pendant longtemps. Elles atteignent l’âge de la puberté plus tard et sont plus matures et expérimentées à l’âge du mariage. Elles mettent des enfants au monde à un âge relativement avancé, et elles vieillissent presque en même temps que leurs maris. Voilà comment est établie l’égalité entre l’homme et la femme, et pourquoi les hommes n’ont pas besoin de plus d’une femme... C’est pour cela que nous disons que l’interdiction de la polygamie en Europe, et son autorisation en Asie, sont liées aux conditions climatiques.»

Cette explication est tout à fait erronée. Car tout d’abord la polygamie n’est pas confinée aux régions tropicales de l’Orient. Pendant l’époque pré-islamique, cette coutume était répandue en Iran où le climat n’a rien de tropical. Il est tout à fait puéril de dire que dans les régions tropicales les femmes deviennent vieilles à l’âge de 20 ans, comme l’allègue Montesquieu. Et c’est encore plus fantastique de prétendre que le Prophète de l’Islam se serait marié avec Khadijah alors qu’elle n’avait que cinq ans et qu’il aurait consommé le mariage quand elle est arrivée à l’âge de huit ans, car il est de notoriété publique qu’au moment de leur mariage, Khadijah avait 40 ans, et le Prophète 25 ans.

   Ensuite, si l’on admettait que la précocité de la vieillesse des femmes et l’intensité de la virilité des hommes soient la cause de la polygamie, pourquoi les peuples orientaux n’ont-ils pas adopté la pratique de l’amour libre et de la débauche comme l’ont fait les Occidentaux, aussi bien au Moyen Age qu’à l’époque moderne. En Occident, comme l’a souligné Gustave Le  Bon, la monogamie n’existe que dans les codes civils, et n’a aucune trace dans la vie quotidienne.

Rappelons-le encore. En Orient, la polygamie existe sous une forme légale, et l’homme doit accepter la femme avec laquelle il désire avoir une liaison comme étant son épouse légale, et supporter la responsabilité de ses enfants, alors qu’en Occident, la polygamie se pratique illégalement et clandestinement, et l’homme s’adonne à l’amour libre et échappe aux responsabilités matrimoniales.

Source: MUTAHARI. Mortadhã, Les Droits de la femme en Islam, Traduit par al-Bostani, éd. Ansariyan, Téhéran, 2002, PP.263-265.

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