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  • 30/12/2012
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L’analyse politique sous faux-drapeaux dans littérature

saadi

   Dans son Golestãn, Saadi consacre un chapitre à la conduite des rois. Il ne cesse de les interpeller sur leurs actes et de les appeler à la justice sociale et à l’unisson morale avec le peuple. Voltaire suit la même ligne et, tout en étant optimiste, il ne souhaite pas une réforme anticipée de l’ordre social. Il désire plutôt une vraie évolution des lois et des mœurs basées sur l’amélioration progressive de chaque individu. En plus, pour Voltaire comme pour Montesquieu, la notion d’égalité nécessite des réformes rigoureuses et surtout légales, qui permettraient à chaque individu de découvrir sa véritable identité. Montesquieu écrit à ce propos:

«Il est vrai que par une bizarrerie qui vient plutôt de la nature que de l’esprit des hommes, il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois, mais le cas est rare et lorsqu’il arrive il n’y faut toucher que d’une main tremblante». Cette assertion de Montesquieu, ainsi que d’autres de même nature, conjuguées aux efforts de mobilisation de Voltaire, tendent à l’instauration de réformes sociales et à la lutte contre l’intolérance dans le système judiciaire de l’époque. Ces volontés de réformes chez Voltaire étaient, en autres, inspirées et équilibrées par cet adage de Saadi concernant la moralité: "Trois choses ne demeurent pas stables sans trois autres choses: la richesse sans le commerce, la société sans la controverse et le pouvoir sans l’autorité».

   A vrai dire, c’est surtout le sens de la fraternité et la suppression des injustices sociales au profit de l’humanité profonde que les philosophes du XVIIIe siècle venaient chercher chez Saadi. Cependant, nous pouvons dire que les philosophes qui se tournaient avec sympathie et confiance vers l’Orient devaient être agréablement frappés par cette incitation aux échanges intellectuels qui leur venait du poète persan. A ce propos, les œuvres de Saadi sont un exemple clair et important de cette littérature persane qui mêle éthique et plaisir pour finalement chanter l’humanité dans des adages, des expressions et des leçons musicaux; tels que ces vers:

"Rois, captifs, princes de la terre ! Fermez l’oreille aux discours de vos flatteurs, écoutez la nature, elle vous crie que nous sommes tous les membres d’un seul corps."

Source: Irib.ir

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