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Historique de la production des objets en verre en Iran (1)

des objets en verre

   A l’époque parthe, la technique du soufflage du verre apparut dans les régions syro-palestiniennes durant la première moitié du 1er siècle av. J.-C. pour ensuite se répandre dans les régions avoisinantes. Sous les Parthes (plus connus sous le nom d’Arsacides), le savoir-faire lié au maniement du verre était encore très limité, notamment en Iran même. On considère plutôt que les premiers objets en verre retrouvés en Iran ont pu être importés des territoires limitrophes, et non fabriqués localement. Seul un nombre restreint de petites bouteilles en verre soufflé sur les sites mésopotamiens dont Ninive [1], Ctésiphon [2], Warka [3] et la Perse [4] sont reconnus comme ayant appartenu à la dernière période de l’époque arsacide. A en croire leur forme, on pourrait supposer que ces récipients faisaient office de flacons de parfum ou d’huile destinés à être enterrés avec les morts. Ce fait révèle l’influence des us et coutumes méditerranéens orientaux pratiqués également à Dura-Europos, à l’extrême sud-est de la Syrie, où les fouilles archéologiques ont permis de découvrir des objets appartenant à cette époque.

Les fouilles archéologiques ne sont pas encore en mesure d’identifier ou de caractériser les verres arsacides au point de les identifier aux verres taillés de l’époque achéménide, hellénistique, romaine ou encore sãssãnide.

   Sous les Sãssãnides, la production du verre fut prospère et sa fabrication répandue à travers l’empire entier. Ce verre se distinguait clairement des prototypes parthes au niveau de la forme, mais également des types de décorations. Cette production différait également de celle de l’époque arsacide du point de vue de sa forme et des types de décoration auxquels elle a donné lieu. Grâce à de nombreuses excavations réalisées sur des sites datant de l’époque sassanide, on connait mieux les techniques de fabrication de la verrerie en Perse et en Mésopotamie pendant cette période historique. L’une des raisons les plus plausibles qui explique l’essor considérable du verre et la grande diffusion de la technique verrière dans la Perse sassanide est le zoroastrisme. Les Sãssãnides, zoroastriens majoritairement, réservaient le verre aux rituels, et enterraient leurs morts avec une large gamme de verrerie aussi bien en Mésopotamie [5] qu’en Perse. Ce n’était certes pas le seul emploi réservé aux objets en verre de cette époque. On s’en servait tantôt comme récipients ou flacons de parfum ou de cosmétiques, tantôt comme lampes ou coupes. Le verre sãssãnide est d’ailleurs connu comme ayant une teinte verdâtre avec parfois une nuance jaunâtre. Les verres sans couleur étaient rares à l’époque.

des objets en verre

   Le rouge, le chamois et une teinte brunâtre en faisaient également la particularité. De manière typique, la plupart des verres creusés datant de cette période se sont à moitié ou totalement détériorés suite à la corrosion, d’où la difficulté de distinguer la couleur originale des verres en question.

Les restes d’un fourneau datable de la première moitié du VIe siècle à Takht-e Soleymãn ont bel et bien démontré que les vitrages et des petites bouteilles provenaient de ce même site. [6]

   Les objets retrouvés lors des fouilles effectuées dans des tombes à Abou-Skhair près d’Hira et à Tell Mahuz attestent d’une amélioration du savoir-faire et de l’adresse des verriers vers la fin du IVe siècle, ce qui correspond à la fin de l’époque parthe et au début de l’ère sassanide. D’autres objets que l’on attribue à la seconde période sassanide ont été découverts sur l’île de Kish ainsi qu’à Takht-e Soleymãn, Turang Tape, Deilamãn, Suse et Qasr-e Abu Nasre, objets de verre dont la qualité est nettement meilleure que les objets contemporains retrouvés sur des sites mésopotamiens. [7]
Notes:
[1] Curtis, John, "Parthian Gold from Niniveh: The Classical Tradition", The British Museum Yearbook 1, 1976, pp. 47-66.

[2] Hauser, S., "Eine arsakidenzeitliche Nekropole in Ktesiphon", Baghdader Mitteilungen 24, 1993, pp. 360-63.

[3] Barag, Dan, Catalogue of Western Asiatic Glass in the British Museum I, London, 1985, pp. 91-100.

[4] Sono, Toshihiko et Fukai, Shinji, Dailaman III : The Excavations at Hassani Mahale and Ghalekuti, 1964, Tokyo, 1968, p. 33.

[5] Megro-Ponzi, Maria Maddalena, "Sasanian Glassware from Tell Mahuz (North Mesopotamia)", Mesopotamia, 1968-69, pp. 293-384.

[6] Huff, Dietrich,"Ausgrabungen auf Qalla-ye Dukhtar bei Firuzabad", AMI, 1976, p. 117.

[7] Lamm, Carl Johan, "Les verres trouvés à Suse", Syria 12, 1931, p. 67.

Source: Teheran.ir

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