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  • 21/6/2016
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Bahreïn

 un chef spirituel chiite critique du régime déchu de sa nationalité

 issa qassem

 

Le gouvernement bahreïni a déchu lundi de sa nationalité le plus haut dignitaire chiite du pays et critique du pouvoir sunnite, une décision qui a entraîné des protestations dans son village. 

 

En retirant sa nationalité à cheikh Issa Qassem, le pouvoir a confirmé qu'il restait sur une ligne dure face à la contestation dans ce petit royaume du Golfe agité par des troubles sporadiques depuis 2011. 

 

Le ministère de l'Intérieur a accusé le cheikh de servir "des intérêts étrangers" et d'"encourager le confessionnalisme et la violence".  Mais des organisations de défense des droits de l'Homme reprochent au pouvoir dirigé par une dynastie sunnite d'encourager la violence en réprimant la contestation animée par la majorité chiite qui réclame une véritable monarchie constitutionnelle. 

 

Considéré comme le chef spirituel de la majorité chiite, cheikh Issa Qassem, imam et prédicateur dans une mosquée de la localité de Diraz, est connu pour ses critiques contre le gouvernement dans ses prêches prononcés à la prière hebdomadaire du vendredi. 

 

Aucune indication n'a été donnée sur le sort de cheikh Issa Qassem. En principe, un déchu de sa nationalité devrait être expulsé de Bahreïn mais le processus est long. 

 

Aussitôt après l'annonce de cette mesure contre le cheikh, des milliers de manifestants ont envahi les rues de Diraz, dans la banlieue ouest de Manama, en brandissant ses portraits et criant des slogans hostiles au roi Hamad ben Issa Al-Khalifa, selon des témoins. La police s'est déployée en nombre et a bouclé les accès au village.

  - 'Parties hostiles' -  

 

Cheikh Issa Qassem "a adopté la théocratie et proclamé l'allégeance absolue aux dignitaires religieux, par ses discours et ses fatwas", a accusé le ministère de l'Intérieur. Il "a nui aux intérêts suprêmes du pays" et "entretenu des contacts réguliers avec des organisations étrangères et des parties hostiles au royaume". 

 

 Le ministère laisse entendre dans son communiqué que ce dignitaire n'était pas originaire de Bahreïn mais ne précise pas à quelle date il a obtenu la nationalité bahreïnie, alors que différentes sources en ligne indiquent que l'homme est né en 1941 à Diraz. 

 

Le Premier ministre Khalifa Ben Salmane Al-Khalifa a réaffirmé lundi sa "fermeté" pour "préserver la sécurité, renforcer la stabilité" du pays et prévenir "le confessionnalisme et la violence".  "Il n'y aura pas de place pour ceux qui incitent à la violation de la loi ou qui menacent la sécurité du pays", a-t-il martelé. 

 

Le retrait de la nationalité au dignitaire religieux illustre le durcissement du régime qui a accéléré les mesures répressives contre l'opposition et les militants chiites, malgré les inquiétudes exprimées par les Etats-Unis et l'ONU.  En mai, le chef du principal mouvement d'opposition chiite Al-Wefaq, Ali Salmane, emprisonné depuis décembre 2014, a vu sa peine alourdie en appel de quatre à neuf ans de réclusion, sous l'accusation de complot contre le régime et d'incitation à la désobéissance et à la haine confessionnelle. 

 

Les activités d'Al-Wefaq ont été ensuite suspendues par les autorités, alors que l'opposant et militant des droits de l'Homme Nabil Rajab a été de nouveau arrêté. 

- 'Tolérance zéro' - 

 

 En 2015, 208 Bahreïnis ont été déchus de leur nationalité et au moins cinq ont été expulsés, selon Human Rights Watch.  Le pouvoir nie toute discrimination envers les chiites et accuse régulièrement l'Iran de "tentatives de déstabilisation". Pour Amnesty International, le pouvoir a "une tolérance zéro vis-à-vis d'une opposition pacifique".

 

source: http://www.newsjs.com

 

 

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