Afghanistan: nouvel ultimatum après l'exécution d'un 2e otage sud-coréen.

Mardi 31 juillet 2007

Reproduction de la une d'un journal sud-coréen montrant le 22 juillet 2007 les otages avant leur départ en Afghanistan.

Les talibans ont donné mardi jusqu'à mercredi midi au gouvernement afghan pour accepter un échange de prisonniers et sauver les 21 Sud-Coréens encore vivants, au lendemain de l'exécution par balles d'un deuxième otage.

Notre dernier ultimatum pour les 21 Sud-Coréens encore vivants a été fixé à demain midi, a déclaré Youssouf Ahmadi, porte-parole des rebelles, au 13e jour de cette prise d'otages.

Si nos demandes ne sont pas respectées d'ici là, nous allons commencer à tuer le reste des otages, a-t-il souligné, précisant que les 16 femmes du groupe étaient toutes malades.

Ce nouvel ultimatum est tombé au lendemain de l'exécution d'un deuxième otage, un homme de 29 ans dont le corps criblé de balles a été découvert dans la nuit par la police dans la province de Ghazni (140 km au sud de Kaboul).C'est dans cette province que le groupe, des membres de l'Eglise presbytérienne Saem-Mul en mission humanitaire en Afghanistan, a été enlevé le 19 juillet.

Le corps du Sud-Coréen a été retrouvé dans la nuit dans le district d'Andar, a déclaré le chef de la police provinciale, Alishah Ahmadnagar.

 Le corps, qui avait été abandonné le long d'une route, portait quatre ou cinq impacts de balles sur le torse et dans la tête .Les talibans avaient annoncé lundi soir avoir exécuté l'otage peu après l'expiration d'un ultimatum au gouvernement afghan.

Un policier afghan contrôle un véhicule le 30 juillet 2007 dans la province de Ghazni, où sont détenus les otages sud-coréens

Nous avons fixé plusieurs ultimatums au gouvernement afghan, mais il n'y a pas prêté attention. Finalement, ce soir à 20h30 (16h00 GMT), nous avons tué, à la kalachnikov, un Coréen du nom de « +Sung Sin+ », avait déclaré Youssouf Ahmadi, porte-parole rebelle.

Le ministère sud-coréen des Affaires étrangères a identifié la victime comme Shim Sung-min, qui, selon ses proches, avait démissionné il y a deux mois de son emploi dans les télécoms pour enseigner aux handicapés pour le compte de l'Eglise Saem-Mul.

Les autorités afghanes avaient demandé lundi aux talibans de leur donner deux jours de plus pour préparer le terrain à une solution acceptable, mais il semble bien que les talibans aient refusé, a déclaré le gouverneur de Ghazni, Mirajuddin Pattan.

Les talibans exigent la libération de huit des leurs prisonniers des geôles afghanes, contre le même nombre d'otages, avant d'entamer de nouvelles négociations sur le sort des otages restants. Mais les autorités afghanes refusent un tel échange et réclament la libération inconditionnelle des femmes du groupe, au nom des valeurs de l'islam et par respect des traditions afghanes.

 Un pasteur de 42 ans, le leader du groupe, avait déjà été abattu mercredi et son corps criblé de balles retrouvé dans la province de Ghazni. Il était le premier otage étranger à être exécuté en Afghanistan depuis avril 2006.

Le président afghan Hamid Karzai avait juré qu'il n'y aurait plus jamais d'échanges de prisonniers après celui, très controversé, pour la libération en mars du journaliste italien Daniele Mastrogiacomo. Cinq responsables talibans avaient alors été libérés.Les Sud-Coréens, pour la plupart âgés entre 20 et 35 ans, ont été enlevés alors qu'ils circulaient à bord d'un autocar privé sur l'axe Kaboul-Kandahar (sud), l'un des plus dangereux d'Afghanistan.Il s'agit du plus important groupe d'étrangers enlevés en Afghanistan depuis la chute du régime fondamentaliste des talibans fin 2001.Les talibans détiennent par ailleurs un ingénieur allemand et quatre de ses collègues afghans, enlevés le 18 juillet dans la province de Wardak (100 km au sud de Kaboul), pour lesquels ils exigent aussi un échange de prisonniers.

Nous voulons la libération de cinq prisonniers talibans, a déclaré Youssouf Ahmadi, assurant que cet otage allemand ne faisait encore l'objet d'aucune négociation avec les autorités.

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