EDUCATION DES ENFANTS(10): HUMILIATION ET PERSONNALITE CHEZ L’ENFANT

  Nous avons vu que l’humiliation de la personnalité de l’enfant était à l’origine de nombre de difficultés, de défauts et d’erreurs de comportement. Nous continuons à explorer les conséquences de l’humiliation subie par l’enfant, de la part des parents, de l’entourage, du corps professoral ou des autorités.

   On rapporte de Ali ibn Abi Taleb paix sur lui:

   Les grands hommes ne se soumettent pas aux accusations de bassesse et ne se laissent pas aller à la vengeance. On rapporte de l’Imam Ali paix sur lui:

   Or la faiblesse humaine et la prise de conscience de ces difficultés ont été à l’origine des plus grandes inventions et des plus nobles progrès. Le bateau est né de l’incapacité de l’être humain à se mouvoir librement dans l’eau autrement que par la nage. La vulnérabilité face à la maladie a généré l’effort pharmaceutique et médical permettant de réduire cette faiblesse physiologique.

   Ainsi, au lieu de s’isoler et d’être submergé par ce sentiment de mépris et d’humiliation intérieure, l’individu pourra au contraire se consacrer à progresser et à faire des efforts louables. Les personnes qui se mettent elles-mêmes à l’écart se verront bientôt marquées de l’opprobre social, dépendant des autres pour survivre et méprisées.

   Cet isolement n’est pas propre aux personnes agées, parfois, les enfants sont également solitaires et ce qui n’est au début, qu’un aspect secondaire de la personnalité de l’enfant, devient progressivement une caractéristique néfaste qui se répand et assombrit toute sa personnalité. Outre l’isolement, le sentiment d’humiliation et de faiblesse peut porter aussi à médire sur les autres, à prendre plaisir à dévoiler leurs défauts, quoique minimes et à se délecter du mal que l’on dit en leur absence. Cela leur permet de dissimuler leurs propres carences.

  Ainsi, de la même façon, un commerçant en proie aux difficultés commerciales commencera à raconter les déboires de ses collègues afin de cacher ses propres difficultés et de les excuser.

   Une autre possible réaction au sentiment de mépris est la consommation de drogues. Or, il existe deux façons de faire face à la maladie: la première consiste à se soigner effectivement, la seconde consiste à utiliser des antalgiques faisant disparaître la douleur, sans s’attaquer à la racine du problème. Or, la maladie de l’auto-mépris et de l’auto humiliation gène énormément le malade et l’on évoque deux voies pour en guérir. La première est de pallier à la carence psychologique, la seconde est d’anesthésier le sentiment d’humiliation. Alors que la première solution permet de solutionner le problème à la racine, la seconde solution ne s’y attaque pas vraiment.

Les consommateurs de drogues et d’alcool ne font que retarder la douleur, repoussant l’échéance de la vérité à plus tard quand l’effet antalgique de l’alcool ou de la drogue s’amenuise. La meilleure solution est donc de s’attaquer directement à l’origine du problème, en se concentrant sur son domaine de compétence, se dépensant sans compter pour percer dans ce domaine et oubliant le sentiment d’humiliation qui l’a autrefois tant dérangé.

Source: FALSAFI, L’enfant selon la génétique et l’éducation, Téhéran: Bureau de la publication de la culture islamique. Téhéran

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