La mosquée de l’Imam (1)
Avec son décor de céramiques aux tons bleus et or, ses soubassements de marbre d’Ardestãn, ses lignes pures et ses proportions fondées sur le nombre d’or, son unité esthétique exceptionnelle, elle est un joyau d’architecture, de décor et de symbolisme. Ordonnée par Shãh Abbãs Ier, sa construction commença en 1612 et s’acheva en 1627, juste avant la mort du souverain.
Quelques décors furent encore ajoutés jusqu’à la fin du XVIIe s. On la doit à un architecte d’Isfahãn, ‘Ali Akbar Isfahãni. Une tradition, soulignant l’importance du lieu, veut qu’on y conserve la chemise ensanglantée de
l’Imam Hussayn, mais cette relique ne doit jamais être montrée, sauf si le pays est envahi, en quel cas elle peut être utilisée comme talisman.
Muni de belles portes, le portail monumental fut achevé en premier, pour créer une symétrie avec l’entrée du bazar, à l’opposé de la place. Bordé de deux minarets, ses muqarnas1 sont décorés de mosaïques de céramiques. Dans le creux de l’iwan, deux paons se font face. Dans le vestibule d’entrée, on remarquera un désaxement de 45° entre la salle à coupole et son iwan: il a été rendu nécessaire pour aligner le portail d’entrée sur les galeries de la place, tout en orientant la mosquée vers La Mecque. Ce désaxement symbolise aussi la discontinuité entre le monde profane (la place) et l’espace sacral de la mosquée.
Aucune photographie ni description ne peuvent rendre compte de l’impression qui frappe le visiteur en entrant dans la cour: la respiration de l’espace, l’harmonie légèrement théâtrale des céramiques, la beauté à la fois grandiose, subtile et intime de l’ensemble. La mosquée adopte un plan classique: une cour rectangulaire bordée sur ses quatre côtés d’un iwan.
Exceptionnellement, chaque iwan précède une salle carrée surmontée d’une coupole. Beaucoup plus grand que les trois autres, le dôme de la salle de la qibla est le seul à être couvert de céramiques émaillées.
Tous les murs visibles depuis la cour sont couverts d’un décor d’émail, contrairement aux mosquées antérieures, dans lesquelles de nombreuses surfaces étaient laissées nues. Le décor est créé de carreaux peints, et non de mosaïques comme sur le portail extérieur.
Axonométrie de la mosquée de l’Imam
(1) Portail d’entrée.
(2) Cour et bassins.
(3) Iwan nord.
(4) Iwan est.
(5) Iwan ouest.
(6) Iwan sud.
(7) Salle du mihrab.
(8) Salle de prière hypostyle.
(9) Madrasas.
Note:
1. Muqarnas - niches ou alvéoles géométriques, curvilignes ou rectilignes, ressemblant parfois à des stalactites. Apparues au IXe s., elles sont d’origine Iranienne, mais le premier exemple connu se trouve au Tadjikistan. Elles décorent les coupoles, les fenêtres, les iwans, les portails, ainsi que les niches d’angle qui assurent la transition entre une coupole et la salle carrée. En créant un jeu changeant de clairs-obscurs et de réverbérations, ils évoquent notamment la relation mystérieuse entre l’Unité divine (la lumière) et sa réfraction changeante dans la création (les muqarnas).
Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.332-333.
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