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  • 4/2/2016
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Traits caractéristiques de l’architecture persane

l’architecture persane

   On considère le plus souvent que les caractéristiques suivantes font partie des spécificités de l’architecture iranienne: une conformité aux besoins des habitants; le rejet du luxe vaniteux; la présence d’une statique et des dimensions proportionnées; l’utilisation de matériaux locaux; et la séparation des espaces privé et public dans les bâtiments résidentiels.
La première règle ou caractéristique, c’est-à-dire la conformité aux besoins des habitants, concerne le respect des proportions du bâtiment et de ses éléments, selon les besoins de ses résidents. A titre d’exemple, une chambre à coucher n’avait d’espace que pour une ou deux personnes. Par contre, le salon et/ou la salle à manger avaient une capacité suffisante pour accueillir plusieurs personnes, membres de la famille auxquels pouvaient venir s’ajouter des invités pour y partager un repas.

   La deuxième spécificité de l’architecture iranienne porte sur l’absence de vanité et d’étalage de richesses. A cet effet, les constructeurs et maîtres maçons des maisons traditionnelles iraniennes essayaient de n’introduire aucun élément superflu à des fins de luxe et sans utilité ressentie ou déclarée. La troisième caractéristique, appelée en persan niyãresh, est en partie liée à ce qu’on appelle aujourd’hui la statique et la mesure des tailles dans l’architecture. Il s’agit d’un savoir-faire pour créer du beau, en accord étroit avec la caractéristique précédente.

A noter que le mot «beau» en persan (zibã), contrairement aux mots qui existent pour «joli» (qashang, khoshguel), provient du vieux verbe zibidan qui signifie «être digne et proportionné» et dont l’emploi (du verbe) est rare dans le persan moderne. En ce sens, zibã signifiait autrefois et originairement «digne et équilibré», «harmonieux et mesuré», plus que joli.

   Quant à la quatrième spécificité de cette architecture, appelée khodbasandegui (littéralement "autosuffisance" ou "autonomie"), il s’agissait d’utiliser des matériaux locaux tirés ou exploités de l’environnement naturel des habitants de chaque région (montagneuse ou désertique, forestière ou aride…). Les architectes et/ou constructeurs iraniens étaient de cet avis que le bâtiment devait (et absolument et dans la mesure du possible doit) être érigé à partir des matériaux de construction issus ou exploités dans la région, se baser sur les éléments fournis par la Nature du lieu et non sur des matériaux apportés et importés d’autres régions. Ainsi, tout matériau extrait et emmené au chantier provenait de lieux proches du chantier.

l’architecture persane

   Le cinquième et peut-être le dernier trait saillant de l’architecture iranienne est le darounguerã’i (littéralement "introspection" ou "introversion"). Il s’agit ici de respecter la vie privée des gens, surtout au sein de leur famille et, à ce titre, de faire une distinction nette et objective entre les deux espaces privé (andarouni, l’intérieur intime) et public (birouni, l’intérieur ouvert au public). Ainsi, l’entrée principale d’une villa particulière iranienne s’ouvrait souvent sur la partie non intime de l’intérieur (éventuellement via une cour extérieure), et celle-ci communiquait d’habitude avec l’intimité intérieure du bâtiment, réservée aux membres féminins de la famille qui n’étaient en contact qu’avec les membres masculins de leur famille proche, les voisines et amies du quartier, et parfois avec les eunuques du sérail (dans le cas des grands seigneurs).

Les caractéristiques que nous avons passées en revue plus haut peuvent être observées dans la plupart des grandes maisons traditionnelles iraniennes aussi bien que dans d’autres lieux (palais, jardins, etc.). Tout bâtiment construit en Perse/Iran était autrefois souvent constitué par l’ensemble de ces éléments qui visaient à créer une harmonie entre l’homme et son environnement naturel, mais aussi culturel.

(à suivre…)
Source: Teheran.ir

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