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  • 4/3/2012
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Le rôle de la Marja’iyya dans la lutte contre le Communisme

 

chiites d’irak

   En outre, le réveil de l’institution religieuse était lié aussi a la présence de la Marja’iyya dans la ville sainte. A la mort de l’Ayatollah Broudjerdi en Iran, en 1962, le chah d’Iran fera pression pour que la fonction de Marja’ revienne à un ouléma arabe de Najaf, l’ayatollah Mohsen Al-Hakim. Même si ce religieux a toujours favorisé une certaine distanciation des oulémas par rapport aux affaires politiques, c’est sous sa protection que le mouvement de renaissance islamique prend son essor dans les années 1960 1.

En effet, non seulement il soutient les actions du parti Da’wa contre les communistes, mais il émet lui-même une fatwa dénonçant le communisme et son incompatibilité avec l’Islam 2.

   Parmi la « pépinière de jeunes oulémas présents a Najaf » 3, Muhammad Baqer al-Sadr marque profondément la scène religieuse, cultuelle et politique. Il est le pilier de la renaissance islamique qui entreprend de réislamiser la société irakienne. C’est un auteur prolifique s’exprimant sur des thèmes variés (Notre Philosophie (1959) et Notre Système Economique (1961)), mais dont l’objectif est de toujours montrer la supériorité de l’islam et d’apporter des contre-exemples aux courants économiques et politiques de l’époque. Il est considéré comme l’une des figures intellectuelles les plus éminentes des oulémas chiites radicaux de l’après-monarchie. Il engage une action de grande envergure pour sortir la marja’iyya de son silence et de son isolement. Najaf et Karbalã servent alors de base arrière au mouvement islamiste, qui recrute maintenant principalement dans les quartiers pauvres des grandes villes où se sont massés les chiites fuyant les zones rurales dans les années 1930. L’ayatollah Khomeiny s’installe à Najaf en octobre 1965, d’où il rédige ses écrits théoriques sur la notion de velayat-e-faqih et prépare la révolution islamique en Iran.

Cependant, une large majorité des chiites irakiens laïques affiliés au parti Da’wa n’adhèrent pas au concept khomeyniste de velayat-e-faqih. Les rôles se répartissent alors entre les plus grands marja’, comme Mohsen al-Hakim ou Abul-Qasim Khoei - réputés quiétistes qui développent l’enseignement de la hawza – et d’autres oulémas, tels Khomeiny et Mohammad Baqer al-Sadr.

Notes:

1. P-J. Luizard, La question irakienne, p.78.

2. Y. Nakash, Y, The Shi’is of Iraq, op. cit., p.135

3. P-J. Luizard, La question irakienne, op. cit., p.79

Source: Barah Mikhail, La question de la Marja’iyya chiite, Paris: IRIS, 2005

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