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  • 21/12/2012
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Le mot "imprimerie"

imprimerie

   Pour exprimer le mot "imprimerie" en persan, trois expressions étaient courantes: tchãpkhãneh, matba’eh et basmeh khãneh. Le deuxième mot est arabe et le troisième turc. Des chercheurs attribuent les racines du mot "tchãp" à "tchãv" venant de l’hindou, et qui s’écrivait aussi "tchãp" ou "tchãhap".

Le mot "tchãv" a été introduit à la fin du septième siècle de l’hégire dans la langue persane. Selon d’autres sources, "tchãp", dérivé du chinois "cau", serait devenu courant lors du règne d’un des rois mogols, Keykhãtouneh. A cette époque, le pays fut en proie à une grave crise économique et financière et le trésor s’épuisa.

   Ezeddin Mohammad Ben Mozaffar Ben Hamid, qui avait voyagé auparavant en Chine, proposa au ministre Sadr-e Jahãn-e Zanjãni, afin de pouvoir apaiser la crise, de remplacer l’usage de l’or et de l’argent, ainsi que l’avaient fait les Chinois, par celui de titres appelés "tchãv".

   Sa proposition fut accueillie favorablement. Au mois de Jomãdi-ol-avval (cinquième mois de l’année lunaire musulmane) de l’année 694 de l’hégire (XIVe siècle), le roi émit un ordre selon lequel il interdisait l’usage de l’or et de l’argent. Les gens devaient désormais utiliser le titre "tchãv" pour effectuer leurs commerces et transactions. Il envoya dans toutes les villes un responsable pour créer un bureau afin de mettre en pratique ces titres. Ce bureau fut appelé "tchãvkhãneh". Ces agents devaient forcer les gens à utiliser cet argent sous forme de billets, appelé "tchãv-e mobãrak". Mais l’insoumission des gens à Tabriz, Chirãz ainsi que dans les autres villes et l’assassinat d’Ezeddin Mozaffar, qui était à l’origine de ce projet, conduisirent le roi à abolir cette loi. Depuis lors, les gens donnèrent le surnom de "tchãviane" au ministre qui voulait répandre l’usage des billets d’argent.

   Pour avoir des renseignements plus précis concernant le processus de création et de l’évolution de l’industrie de l’imprimerie en Chine, nous citerons un extrait d’un article de Mojtabã Minovi intitulé "La Traduction des sciences chinoises en persan au huitième siècle de l’hégire" et qui cite un manuscrit persan: "J’ai parcouru, à Istanbul, un manuscrit en persan unique dans son genre, qui a pour titre "Tangsoughnãmeh Ilkhãni dans les techniques scientifiques chinoises". Il a été élaboré au temps de Ghãzãne Khãn grâce aux efforts de Rashideddin Fazlollãh, ministre hamédanien et comprend des traductions des livres médicaux et scientifiques chinois en persan. Ce manuscrit est conservé dans la bibliothèque d’Ayasoufieh…" Il continue en présentant Rashideddin et le manuscrit et rapporte des extraits de ses différents chapitres. Il écrit: "Ce manuscrit est apparemment la source la plus ancienne en ce qui concerne l’existence de l’imprimerie en Chine. Les Chinois ont perfectionné l’imprimerie à l’époque de la dynastie des Tang, c’est-à-dire du premier au troisième siècle de l’hégire. La procédure, telle que l’a décrite Rashideddin, est la suivante: on gravait à l’envers sur une plaque de bois le contenu de deux pages qui se suivaient et entre ces deux pages, une colonne comprenant le titre du chapitre et d’autres indications, puis on enduisait la plaque d’encre et on la retournait sur une feuille de papier, ensuite on pliait la feuille et le livre se composait de ces feuilles que l’on cousait ensemble." Il existait aussi une autre méthode qui, apparemment, n’était pas en usage à l’époque de Rashideddin et avait été inventée plus tard. Elle consistait à utiliser les moules de tous les caractères de l’écriture chinoise. Ils remplissaient ces moules de terre ou de métal et obtenaient ainsi des cubes sur lesquels figuraient ces lettres, à l’envers et de façon saillante. Ces cubes en terre ou en métal remplissaient la même fonction que celle des caractères en plomb que nous utilisons aujourd’hui… Comme nous l’avons évoqué, bien que l’imprimerie ait été en usage bien des siècles avant Gutenberg en Assyrie et en Chine, et au douzième siècle en Hollande et en Andalousie, sous forme de plaques gravées, le premier grand pas accompli dans cette industrie a été l’invention des caractères mobiles en métal en 1453, qui a remplacé l’usage du bois par celui du plomb. Ceci a ouvert l’accès à une certaine connaissance de la civilisation humaine à tous les passionnés des sciences.

Cette industrie se répandit peu à peu en France, aux Pays-Bas, en Grande-Bretagne, en Suisse et en Italie, de sorte qu’à la fin du quinzième siècle, elle était en usage dans la plupart des villes européennes.

Source: Teheran.ir

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