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  • 6/3/2012
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Mowlãnã, poète-philosophe sans frontières (2)

mowlana

par Dr Mohammad ZIAR

   Nous pouvons lire ceci: "Parlons persan, laissons de côté l’arabe".C’est exactement la même chose que constatera Chevalier Chardin, grand voyageur et orientaliste du XVIIe siècle. Le persan a, selon lui "la douceur propre et requise pour les vers (cité par Cheybany p.82)." Gaspard Drouville, diplomate, grand voyageur et orientaliste lui aussi partageant le point de vue de Chardin a écrit dans sa relation de voyages:

Gaspard voyageur et orientaliste lui aussi partageant le point de vue de Chardin a écrit dans sa relation de voyages:«La langue persane étant riche et sonore, la poésie en tire un avantage précieux, d’après le rapport des savants (sic) orientalistes en état d’en juger sainement.»

(Gaspard Drouville, p 43)

   Donc le choix du persan déjà, reste bien comme un mystère. Mais il arrive des moments où cette même langue n’est pas pour lui le meilleur moyen de communiquer et c’est exactement là où notre poète mystique dépasse toutes les frontières qui divisent les hommes en des nations différentes.

  L’anecdote des quatre hommes naïfs à qui on avait donné un deram, (pièce de monnaie ancienne) pour acheter ce qu’il désirait et qui sont tombés dans une querelle absurde et ingrate faute de ne pas connaître la langue d’autrui, est bien connue de tous. Le problème est donc résolu dès qu’un expert de langues s’en occupe:

C’est bien de connaître les langues, dit Mevlana dans le Mesnavi, mais le langage du cœur vaut mieux encore.

    Le langage du cœur vaut donc mieux que toutes les langues du monde. Mais pour comprendre ce langage et savoir bien l’appliquer, il faudrait bien se rendre apte et les disciples de Mowlãnã  ont crée à cette fin une confrérie, un nouvel ordre mystique mowlaviyeh ou mowlavilar ce qui est bien différent, en fait, de ce qui existait jusque-là chez d’autres soufis.

Contrairement à d’autres mystiques Mevlana ne reconnaît pas l’existence pour ainsi dire, d’une ligne de partage entre la Loi (la Sharia) et la Voie ou le chemin des vrais mystiques. Ce qui les réunit c’est l’unicité même de Dieu (Towhid).

Bibliographie

1- Fouladvand Hamèd, Les sept fidèles d’amour, ed Yassavoli, Téhéran 1380

2-Chardin(Jean dit Chevalier), Voyage de Chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient chez lecointéditeur Paris 1830

3-Cheybany Jeanne, Les voyages en Perse et la pensée française au XVIIIe siècle, Téhéran Ministère d’Information d’Iran 1971

4- Drouville Gaspard, Voyage en Perse en 1812, St, Petersbourg, 1819

5- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Peleh peleh ta molaghate Khoda, éd Elmi Téhéran 1996

6- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Serré Ney(Le mistère du Ney), éd Elmi, Téhéran, 1991

7- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Bahr dar kouzeh (La mer dans une cruche), éd Elmi, Téhéran, 1997

8-Mevlavi Djalaledin Mohammad Balkhi: Masnavi Maanavi, éd, Negah, Téhéran, 1990

Source: Revue Le Pont, N:3, Printemps 2007, PP.28-30. 

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