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  • 6/3/2012
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Mowlãnã, poète-philosophe sans frontières (3)

mowlana

Par Dr Mohammad ZIAR

   La Loi est à son optique comme un flambeau qui éclaire et illumine le chemin du disciple et l’empêche, par conséquent, de s’embrouiller dans le dédale de la multitude et de la dispersion.

Mevlana attache en effet une importance capitale à l’amitié et à la sincérité dans l’amitié et cela parce que la vraie amitié nous préserve de l’égoïsme et de la vanité

   C’est en partageant son bonheur avec les autres que l’homme parviendra à assurer son propre bonheur. Pour qu’on puisse s’aimer il faut d’abord aimer les autres; voilà pourquoi Mevlana tombe amoureux de tous les atomes de l’Univers parce que tout est à ses yeux l’œuvre d’une seule volonté, celle de Dieu c’est à dire La Vérité Vraie.

Le monde idéal recherché par Roumi est un monde marqué par l’évolution et basé sur l’humanisme. Puisque l’homme passe plusieurs phases pour devenir homme, il faudrait que cette évolution continue; et d’après Mevlana on ne court aucun risque dans ce parcours, même si cette évolution s’effectue à travers le mal et le bien.

   Autrement dit le salut de l’humanité sera bien la synthèse de la confrontation du mal et du bien. Les vingt-cinq dernières années de la vie de Mevlana passées à Konya  lui ont donné l’occasion de présenter un mode de vie qui depuis, a servi de modèle pour beaucoup de gens mis à part leur nation, leur religion, leur naissance et leur appartenance sociale.

  Pendant ce temps, lui qui avait retrouvé la paix et la quiétude grâce au sema et à une vie saine et pieuse, a rassemblé autour de lui un grand nombre de disciples qui étaient pour la plupart des gens ordinaires ou les citoyens de Konya. Parmi eux il y avait des ouvriers, des couturiers, des marchands voire même des bandits, des délinquants repentis etc. et ils étaient en plus issus de différentes communautés religieuses. On y trouvait des musulmans à côté des juifs ou des chrétiens.

Mevlana leur avait suggéré qu’il fallût bien se comporter en hommes parfaits, en honnêtes hommes; c’est à dire ne pas se laisser aller par l’ignorance, le fanatisme, l’égoïsme, le racisme etc. et par contre aimer et respecter les autres.

   Il y avait, par exemple, un Roûmi, un certain Sureyanus qui avait été jugé coupable et finalement condamné à mort  pour avoir commis un crime, Mevlana lui a sauvé la vie et il s’est converti à l’islam. Mevlana lui a alors donné le nom d’Allaéddin. Comme ce dernier se sentait profondément redevable envers Mevlana, toujours sous l’influence de son ancienne religion, s’adressant à Mevlana il l’appelait mon Dieu. Et Mevlana de son côté, trouvant des assimilations entre l’histoire de Soreyanous et ce qui s’était déjà passé entre lui et Chams Tabrizi, appelait ce dernier mon Dieu. 

Bibliographie

1- Fouladvand Hamèd, Les sept fidèles d’amour, ed Yassavoli, Téhéran 1380

2-Chardin(Jean dit Chevalier), Voyage de Chevalier Chardin en Perse et autres lieux de l’Orient chez lecointéditeur Paris 1830

3-Cheybany Jeanne, Les voyages en Perse et la pensée française au XVIIIe siècle, Téhéran Ministère d’Information d’Iran 1971

4- Drouville Gaspard, Voyage en Perse en 1812, St, Petersbourg, 1819

5- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Peleh peleh ta molaghate Khoda, éd Elmi Téhéran 1996

6- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Serré Ney(Le mistère du Ney), éd Elmi, Téhéran, 1991

7- Zarrinkoub Abdol-Hossein: Bahr dar kouzeh (La mer dans une cruche), éd Elmi, Téhéran, 1997

8-Mevlavi Djalaledin Mohammad Balkhi: Masnavi Maanavi, éd, Negah, Téhéran, 1990

Source: Revue Le Pont, N:3, Printemps 2007, PP.28-30. 

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