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  • 29/12/2012
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L’identité française à travers le prisme persan

montesquieu

   Malgré son caractère satirique et humoristique, la vignette dépeinte par Montesquieu dans ses Lettres persanes met sous les lumières un soupçon des grands problèmes humains – la xénophobie, l’intolérance, et la manque de compassion et d’intelligence qui forment des gens qui ne peuvent pas emphatiser, qui ne sont pas capables même d’imaginer ce que c’est d’être un autre. Il semble que la question qui Montesquieu pose, un détail dans une livre qui a eu tant des effets prophétiques, est particulièrement à propos dans la France d’aujourd’hui; une France ou à peu près dix pourcent de la population parisienne vient du Proche-Orient, ou on manifeste dans les rues pour et contre l’interdiction d’un élément de vêtement et ou le président est obligé d’essayer de prouver l’impossibilité que l’Islam et le Christianisme sont sans différences. Il semble que surtout dans cette crise on doit demander, «Comment peut-on être persan?» pour découvrir la tolérance et l’unité, et pour trouver exactement comment on peut être français.

   L’objectif de Montesquieu est de soumettre sa société à une épreuve de vérité. Abrité derrière Usbek et Rica, il pose à ses compatriotes une question redoutable: Pourquoi vivez-vous ou pensez-vous ainsi plutôt qu’autrement? Il y a un "Comment peut-on être Français?" qui répond implicitement au "Comment peut-on être Persan?" de la lettre XXX. La question devrait conduire chacun à découvrir que les hommes sont tels que leurs habitudes, leur climat, leur éducation les ont faits. Quant à la confrontation entre les travestis persans et les masques de l’homme occidental, elle devrait faire prendre conscience de l’universelle facticité des façons de penser et de vivre, c’est-à-dire leur mensonge, leur vanité.

Montesquieu et ses Lettres persanes

   La littérature persane occupe une place notoire chez les penseurs français des Lumières, en particulier Voltaire et Montesquieu, qui ont retracé une image fascinante de l’Iran à travers leurs œuvres. A leurs yeux, l’Iran incarnait dans l’esprit des autres nations à la fois la sagesse et la curiosité. Ceci étant, Montesquieu fait de la "sagesse" persane un support d’une satire sociale profonde et la "curiosité" persane, qu’il tente d’imiter, est pour Voltaire une observation sincère qui puise dans la vérité et la vertu.

L’axe principal de cette étude s’inscrit donc dans une littérature exotique à travers laquelle la beauté lointaine apparaît comme le pivot de toute inspiration philosophique et humanitaire.

   En ce sens, l’Iran en tant que pays phare de la culture et de la civilisation orientale devient le centre de toute anecdote morale. La "sagesse" et la "curiosité" sont deux des termes primordiaux à l’origine de la beauté exotique de l’Iran à laquelle s’attachent Voltaire et Montesquieu dans le cadre d’une quête philosophique. Ainsi, l’intérêt porté par des esprits curieux et ardents tels que Voltaire et Montesquieu, tentant de découvrir et d’idéaliser des traits caractéristiques d’une nation lointaine mérite d’être examiné.

Dans le domaine philosophique, l’Iran est ainsi étudié par deux grands philosophes qui ont abordé d’une manière originale les coutumes et les traditions iraniennes.

   Voltaire et Montesquieu se représentent l’Iran comme un pays où la notion de sagesse, de tolérance demeure le pivot de la pensée philosophique de leur temps. Les Lettres Persanes de Montesquieu ouvrent la voie de la connaissance par un regard lucide qui s’allie à la curiosité de l’esprit: "Tout m’intéresse, tout m’étonne.", écrit Usbek.

( A suivre)

Source: Irib.ir

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