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  • 9/5/2012
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Le mot «Chiisme»

chiisme

   Certains chercheurs modernes se sont appliqués à étudier le Chiisme comme un phénomène accidentel dans la société islamique et à considérer le secteur chiite comme un secteur qui s’est formé à la longue dans le corps de la Ummah (Nation islamique), à la suite d’événements et de développements spécifiques qui ont conduit à une formation intellectuelle doctrinale particulière dans une partie de ce grand corps, partie qui va grandir progressivement.

Après avoir avancé cette hypothèse, ces chercheurs divergent sur les événements et les développements qui ont conduit à l’apparition de ce phénomène, et à la naissance de cette partie. Les uns supposent que c’est «Abdullãh Ibn Saba’» et sa prétendue activité politique qui se trouvent à l’origine du Chiisme. D’autres attribuent le phénomène chiite à l’époque de l’Imamat de l’Imam ’Ali (p) et à la position politique et sociale que cette époque a créée sur la scène des événements. D’autres prétendent que l’apparition du Chiisme est due événements survenus ultérieurement.

   Ce qui a amené ces chercheurs à croire injustement que le Chiisme est un phénomène accidentel dans la société islamique, c’est le fait que les Chiites ne constituaient qu’une minorité dans l’ensemble de la Ummah au début de l’Islam.

Ce fait a laissé croire que la règle dans la société islamique c’était le non-Chiisme alors que le Chiisme y constituait ’exception et le phénomène accidentel dont il faut chercher les causes dans le développement de l’opposition à l’ordre établi.

   Mais prendre la majorité numérique et la minorité relative comme critère de distinction entre la règle et l’exception, entre la racine et la dérivation n’est pas logique. Car il est erroné de qualifier l’Islam non-Chiite, l’orthodoxie, et de taxer l’Islam chiite de phénomène accidentel et de schisme, en se fondant sur la majorité numérique.

Il arrive souvent qu’un message (une doctrine) fasse l’objet de la dissidence doctrinale chez ses adeptes, que cette dissidence soit due à un différend sur la détermination des aspects de ce message et que les deux parties de la division soient numériquement inégales tout en se prévalant par leur originalité et leur représentativité du message qui fait l’objet de leur division. Il n’est aucunement permis de fonder nos conceptions de la division doctrinale dans le cadre du message islamique en Chiisme et non-Chiisme sur le fait numérique.

   De même, il ne faut pas assimiler la naissance de la thèse du Chiisme en Islam à l’apparition du mot «Chiite» ou «Chiisme», en tant que désignant un groupe déterminé de Musulmans, car la naissance du terme et de l’expression est une chose, la naissance du contenu et de la thèse qu’ils désignent en est autre.

Aussi, si nous ne trouvons pas le mot «Chiisme» dans la langue courante du vivant du Prophète ou dans la période qui a suivi son décès, cela ne signifie pas que la thèse et le courant Chiite n’existaient pas déjà.

Source: Mohammad Bãqir Al-Sadr, Le Chiisme :Prolongement naturel de la ligne du Prophète, Traduit par Abbas Ahmad Al-Bostani, éd. La Cité du Savoir, Canada, 1983.

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