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  • 17/12/2009
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La musique militaire en Iran (2)

salar moazziz et les groupes d’étudiants en musique

Helena Anguizi

   En 1922, au moment de la création de la nouvelle armée d’Iran, le Bureau public de la musique entama ses travaux sous la direction de Sãlãr Moazziz, qui fonda la même année le lycée public de musique, qui poursuivit ses activités jusqu’en 1929.

   Sous la direction de Sãlãr, deux groupes d’élèves furent diplômés de cette Ecole, les uns en musique militaire et les autres en musique classique. Pour recevoir leur diplôme, les apprentis musiciens militaires devaient composer et interpréter une marche militaire. L’un des morceaux choisis par Sãlãr Moazziz que les élèves devaient savoir interpréter était une mélodie de la musique classique d’Iran appelée Mãhour.

   C’est durant cette même année qu’un décret interdit le double emploi des fonctionnaires. Sãlãr Moazziz, Nassir-Ol-Soltãn et les autres professeurs de l’Ecole supérieure de musique, étant en réalité officiers de l’armée, devaient alors abandonner leur poste au Ministère de la Culture. Suite à cela, ’Ali Naghi Vaziri fut nommé directeur. On parle de cet homme comme le vrai fondateur de l’Ecole supérieure de musique en Iran. Il était rentré au pays après avoir passé six ans de sa vie en Europe. Ce maître incontesté de la musique classique avait une excellente connaissance de la musique occidentale.

En 1922, le ministre de la culture Yahyã Gharagozlou visita l’Ecole et fut subjugué par les mélodies composées par Vaziri. Il ordonna dès lors que les meilleurs élèves de l’Ecole enseignent la musique dans les Ecoles primaires de Téhéran.

   Cependant, à partir de 1929, la musique militaire fut supprimée de la liste des matières enseignées dans les Ecoles. Quelques années plus tard, en 1933, le Premier Ministre Mahdi Gholi Hedãyat visita l’Ecole et fut impressionné par la qualité de l’enseignement. Il décida d’y apporter une contribution en y faisant notamment construire une grande bibliothèque.

   De 1933 à 1934, directeur de l’Ecole de musique de l’armée et chef d’orchestre de la préfecture de police, Gholãm Hossayn Minbachiãn, qui avait fait de hautes études musicales, fut nommé directeur de l’Ecole tout en conservant son ancien poste. Cette année-là, on revit entièrement l’ancien programme d’enseignement et l’on finit par supprimer la musique traditionnelle. L’année d’après, un nouveau programme scolaire fut établi par le haut conseil culturel. Ce programme réduisait à trois ans la durée des études primaires et instaurait la mixité.

Dès l’année scolaire 1934-35, cette Ecole mixte enseigna le solfège et le chant, et en quatrième, cinquième et sixième année, les élèves apprenaient à jouer d’un instrument de musique.

   Dans les lycées, les cours étaient partagés en deux sections. Il y avait d’une part des cours obligatoires comme la littérature, les mathématiques, la physique, la géographie ou le français, et d’autre part tout ce qui se rapportait à la musique, avec notamment des cours d’harmonie, de chant, l’étude de la biographie des musiciens etc.

   Minbachiãn qui était, comme nous l’avons souligné, chef d’orchestre de la préfecture de police, intégra dans son orchestre plusieurs élèves de cette nouvelle Ecole. Le nouvel orchestre ainsi formé devint très célèbre. Un de ses concerts s’est tenu à la faculté des lettres de l’université de Téhéran en février 1936, en hommage au grand poète russe Alexandre Pouchkine.

   Deux ans plus tard, au début du printemps, un Office de musique fut créé sous l’autorité du Ministère de la Culture et Minbachiãn fut nommé directeur de l’Ecole supérieure de musique. Dans la section musique militaire, ce dernier instaura des cours qui se prolongeaient sur huit années d’études, dont six au lycée et trois ans d’études approfondies. Dans ce but, il engagea dix professeurs de musique tchèques. Ces professeurs et leurs disciples lancèrent bientôt plusieurs orchestres, dirigés par Minbachiãn lui-même. Toutes les représentations de ces orchestres étaient diffusées en direct à la radio.

Outre ces professeurs tchèques, d’autres personnes enseignaient également dans cette Ecole parmi lesquelles on peut citer: Taniã Khartiãn, Michel Khoutsiov, Petrolki Moghadam, Argueliãn, Safariãn, Fereydoun Farzãneh et Parviz Mahmoud.

Source: Teheran.ir

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