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  • 6/4/2010
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Le Sétãr

   Il s’agit d’un extrait d’article écrit par Hodã Sajãdi publié dans la Revue de Téhéran n°21 datée d’août 2007.   Le Sétãr (Sitãr) est de la famille du tambour préislamique.

La caisse de résonnance du sétãr est faite de bois de mûrier. Il pèse vingt-cinq ou vingt-six gammes. L’étymologie du mot sétãr en persan nous apprend qu’il a trois cordes: Sé - Tãr = trois - cordes.

   Mais on y a ajouté une quatrième corde ultérieurement. Cette modification dans la structure du sétãr a été faite par Moshtãgh ’Ali Shãh, célèbre joueur de cet instrument au XVIIIème siècle. Cette corde qui s’appelle "pré-joué" est accordée par rapport à la note de base ou la note du support, mais elle ne sera pas jouée seule, mais uniquement avec les autres cordes qui rappelle la note principale à ses auditeurs.

abol-hassan saba
Grâce à sa résonnance douce qui provient de la conception même de la structure, cet instrument a particulièrement retenu l’attention des soufis et des gnostiques.

   En effet c’est pour contourner l’interdiction de la musique longtemps en vigueur en Iran qu’a été créé le sétãr aux tonalités suaves et délicates.

   On dit que Moshtãgh ’Ali Shãh appelait son sétãr "le bâton à frapper les clients" pour pouvoir le sauver des virulents opposants à la musique.

Sous le règne du roi Nãsser-e-Din Shãh (1898), Mirzã Abdollãh fils d’Aghã ’Ali Akbar Khãn Farãhãni, fondateur du répertoire académique embrassant tous les systèmes modaux d’Iran, a été parmi les premiers à considérer le sétãr comme l’un des instruments de base de la musique traditionnelle.

   Par ailleurs, il était lui-même un joueur très doué de cet instrument. Après lui, Darvich Khãn et Abol-Hassan Sabã sont les maîtres les plus célèbres de cet art. En suivant la voie de Mirzã Abdollãh, ils ont contribué à faire connaître le sétãr au peuple.

mirza abdollah fils d’agha ali akbar khan

   Malgré cela, même jusqu’aux années 1900, le sétãr n’avait pas encore trouvé sa véritable place comme instrument de base et il était souvent considéré comme l’instrument auxiliaire des musiciens.

   Avec l’apparition de la radio et la diffusion sur les ondes de la musique traditionnelle jouée par les grands maîtres, l’accès à cet art se facilita et se généralisa dans une large mesure. C’est ainsi que les concerts radiophoniques de sétãr d’Ahmad Ebãi, le fils doué de Mirzã Abdollãh, attirèrent finalement l’attention des auditeurs et firent redécouvrir ce magique instrument aux sonorités paradisiaques.

Source: Teheran.ir

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