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  • 31/8/2010
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L’héritage du conquérant

darius iii

   Pour unir les cultures hellénistiques et perses, rallier les élites du pays, asseoir son autorité, Alexandre avait puni les meurtriers de Darius III et fait enterrer dignement le dernier roi des rois à Persépolis. Il avait aussi adopté la vie et les rituels de cour achéménides, donné une éducation macédonienne à des recrues perses, organisé des mariages entre des Grecs et des femmes perses ou mèdes et épousé lui-même la princesse Roxane (~328-~327).

Mais ses compagnons grecs lui reprochèrent de se transformer en despote oriental, d’oublier les coutumes macédoniennes, et de traiter les vainqueurs grecs en égal des vaincus perses. Alexandre ne résoudra guère ces motifs de discorde, pas plus qu’il ne pourra éviter la fin de son empire.

   D’Alexandre le Grand, la Perse retiendra deux images: d’abord celle d’un conquérant impitoyable, orgueilleux, assoiffé de pouvoir, qui a anéanti l’Empire perse; ensuite, dès l’époque islamique, Alexandre devient au contraire un roi-prophète, qui cherche la sagesse et la répand dans le monde.

Dans le Coran (XVIII, 83-99), il est cité comme un héros royal, qui vainc des peuples maléfiques et se rend aux confins du monde en quête de la connaissance.

   Au XIIe s., Nezãmi écrira un Livre d’Alexandre, où sont unis ce qu’aucune politique ne put unir: un Orient devenu musulman, une Perse toujours enracinée dans son passé, et la culture hellénistique apportée par le conquérant.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.44-45.

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