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  • 7/11/2010
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Le jeu des alliances

la première guerre mondiale

   Le premier conflit mondial est déclenché par le jeu mécanique des alliances – Triple-Alliance, ou Triplice, entre l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et l’Italie, à partir de 1882, d’une part; Triple-Entente, entre la France, la Grande-Bretagne et la Russie, à partir de 1907, d’autre part – contractées dans le double contexte de l’antagonisme franco-allemand issu de la guerre de 1870 et de la rivalité austro-russe dans les Balkans.

La France était demeurée isolée dans le système diplomatique élaboré par Bismarck jusqu’à ce que la Russie, frustrée par le congrès de Berlin des fruits panslavistes de sa victoire de 1878 contre les Turcs, en vienne à considérer comme irréductible la divergence entre ses intérêts et ceux de l’empire des Habsbourg.

   Le rapprochement franco-russe de 1891 résulte logiquement de l’échec de Bismarck à arbitrer et à équilibrer les expansionnismes autrichien et russe dans l’espace politique balkanique, où l’influence de l’Empire ottoman recule depuis un siècle – Moscou cherchant notamment à s’assurer la maîtrise des Détroits et une ouverture sur la Méditerranée. Les guerres balkaniques de 1912-1913 ont rendu l’initiative à la Russie, par le biais de la domination exercée pendant cet épisode par son allié serbe sur les petits pays de la région.

   Lorsque l’archiduc héritier du trône des Habsbourg est assassiné, le 28 juin 1914, à Sarajevo – la Bosnie et l’Herzégovine sont alors sous administration autrichienne –, Vienne accuse immédiatement les services secrets serbes et lance un ultimatum à la Serbie le 23 juillet, y réclamant notamment le droit de participer à l’enquête sur l’assassinat à Belgrade même.

La Serbie ayant refusé, l’Autriche lui déclare la guerre, le 28 juillet. Si elle agit ainsi, sachant que la Russie a promis son soutien à la Serbie, c’est parce qu’elle a l’assurance d’un appui total de l’Allemagne, qui l’a d’ailleurs poussée dans le sens de la fermeté, prenant le risque calculé d’aller jusqu’à la guerre générale, même si dès le 27 juillet l’Italie a proclamé sa neutralité.

   Dans l’autre camp, il est vrai que la France n’a pas tout fait pour empêcher l’éclatement du conflit: elle a au contraire resserré ses liens avec la Russie - Poincaré se rend à Saint-Pétersbourg, le 23 juillet -, ce qui a eu pour effet d’aggraver en Allemagne le sentiment d’un encerclement fatal.

   D’autre part, ont pesé dans la balance la personnalité du président Poincaré, Lorrain particulièrement attaché à la récupération des «provinces perdues», et le sentiment que, étant donné le déséquilibre démographique croissant entre la France (40 millions d’habitants) et l’Allemagne (65 millions), la guerre de «revanche» ne devait plus être longtemps différée pour avoir des chances de réussir. L’Allemagne, après avoir déclaré la guerre à la Russie le 1er août 1914, la déclare à la France le lendemain.

Source: Memo.fr

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