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  • 11/11/2010
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Les traités et le règlement de la paix (2)

la première guerre mondiale

La Petite-Entente

   La sanction que subissaient les ex-Empires centraux était lourde de menaces pour l’avenir: dès 1920, un système de pactes d’assistance mutuelle, la Petite-Entente, s’établit entre les nouveaux pays d’Europe centrale (Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Roumanie), pour prévenir les risques d’ambitions revanchardes de la Hongrie; quant à l’Autriche, le traité de Versailles avait pris soin de lui interdire toute réunion avec l’Allemagne. Les derniers perdants furent la Bulgarie, qui se vit retirer son accès à la Méditerranée au profit de la Grèce, et l’Empire ottoman, qui subit plusieurs démembrements.

La révolution kémaliste reniera le traité de Sèvres, signé par le sultan, et déclenchera une lutte sans merci contre les Grecs pour la récupération de la Thrace orientale et de la région de Smyrne, qui seront finalement reconnues à la Turquie en 1923 par le traité de Lausanne. Des deux Etats ethniques qu’on avait prévus à Sèvres sur la bordure orientale de la Turquie, l’Arménie ne survécut pas, et le Kurdistan ne vit jamais le jour.  

   Les aspects proprement impérialistes de la Première Guerre mondiale apparaissent bien dans cette région, que les intérêts pétroliers allaient bientôt rendre vitale et où la toute neuve Société des Nations (SDN) distribue les mandats au couple franco-britannique, en prenant le risque de brimer le nationalisme arabe. En Afrique également, la SDN répartit de façon arbitraire, entre la France et le Royaume-Uni, les anciennes possessions allemandes (Togo, Cameroun, Tanganyika, Namibie).  

 Des enjeux futurs

   Sur l’ancien front de l’Est, enfin, la paix ne réglait rien: il faudrait avoir encore recours aux armes pour que puissent se fixer les frontières de la Russie soviétique avec la Finlande, les pays baltes, la Pologne et la Roumanie. Malgré le soutien des vainqueurs aux Russes blancs, l’Ukraine et les Républiques caucasiennes seraient bientôt abandonnées aux bolcheviks.

L’application même du traité de Versailles (non ratifié par le Sénat américain) était sujette à caution: au nom du vieux principe de l’équilibre européen, les Anglo-Saxons n’étaient pas prêts à appuyer inconditionnellement l’allié français d’hier dans une entreprise d’abaissement de l’Allemagne justifiée par des motifs de sécurité nationale.

  Lourde de frustration dans chaque champ, oublieuse de ses propres principes, la conclusion de la Grande Guerre portait en elle beaucoup des enjeux futurs du XXe siècle.

Source: Memo.fr

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