C’est un bien mobilier qui a été dissimulé dans une cachette et sur lequel personne ne peut justifier son appropriation; peu importe que cette cachette se trouve sous terre, dans un mur ou ailleurs, pourvu qu’elle ne soit pas un endroit destiné normalement au dépôt de tels biens. Quiconque découvre donc un bien portant ces caractéristiques (trésor) se l’approprie par acquisition et doit y prélever le Khoms. Ce qui ressort apparemment du texte est que le statut du Trésor n’est pas limité seulement à l’or et à l’argent frappés, mais inclut l’or et l’argent non frappés ainsi que les pierres précieuses, voire tous les objets de valeur.
Pour qu’on puisse s’approprier un tel bien, il faut que celui-ci soit légalement un bien sans propriétaire, ou n’appartenant pas à quelqu’un dont le bien est protégé par la Loi islamique, peu importe s’il se trouve dans une "terre de guerre" ou d’Islam, une "terre morte" (vierge) lors de la conquête, une terre habitable ou une ruine dont les habitants ont péri, ou s’il porte des traces de l’Islam ou non. Pour que le prélèvement du Khoms soit obligatoire sur le trésor, il faut que sa valeur atteigne celle du quota minimum requis pour l’obligation du prélèvement de la Zakãt sur l’or et l’argent, peu importe si on l’extrait d’un seul coup ou de façon interrompue, tant qu’il n’y a pas un long intervalle entre deux extractions.
Ici comme dans le cas du minerai, il faut calculer le quota légal après avoir soustrait les dépenses d’extraction. Et lorsque le trésor est trouvé et extrait par un groupe, le quota imposable est calculé de la même façon qu’on le fait pour le minerai (pour que le quota soit atteint, il faut que la valeur du bien soit égale au quota pour chacun des membres du groupe et non de l’ensemble). Si on sait que le trésor appartient à un Musulman ou à un Protégé vivant lui-même ou son héritier, et que l’on peut le faire parvenir à son propriétaire, il faut le faire, mais si on ne le peut pas, on lui applique le statut du "bien de propriétaire inconnu", et si on n’en connaît pas d’héritier, on lui applique, "par précaution", le statut d’un héritage sans héritier. Toutefois, si l’existence d’un éventuel propriétaire Musulman ou Protégé est tellement lointaine qu’on ne peut pas présumer qu’il ait laissé un héritier encore vivant, "il n’est pas exclu" qu’il soit légal de lui appliquer le statut du trésor.