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Histoire de la calligraphie

calligraphie de f. pilaram

  Le premier foyer créateur de la calligraphie fut l’Irak, où plusieurs calligraphes créèrent des références d’écriture encore utilisées et admirées aujourd’hui. Ibn Muqla (886-940), l’un des plus célèbres, fut un vizir de l’ère abbãsside. Ses conflits avec le calife lui valurent d’être amputé de la main droite et jeté en prison. Aucune uvre de lui ne nous est parvenue. Il codifia les écritures naskh, muhaqqaq et rihani. Il inventa la mesure des lettres par les points carrés, formés par le bec du calame, et par l’inscription des lettres dans un cercle.

Dans un traité, il insiste sur la juste proportion des lettres et leur bonne terminaison, le respect des mouvements (horizontaux, verticaux, obliques, courbes), le rythme des pleins et des déliés.

   Disciple de Ibn Muqla, Ibn Al-Bawwãb (mort en 1022) a fondé une école, tout comme son lointain disciple Yãqut Al-Musta’simi (mort en 1298). Après la floraison calligraphique de Bagdad, ce sont des villes d’Iran qui, au gré des siècles et des pouvoirs, ont constitué des centres de calligraphie en Orient: Hérat (aujourd’hui en Afghanistan), Mashhad, Tabriz, Isfahãn. Plusieurs calligraphies sont demeurés célèbres: Mir Ali de Tabriz (XIVe s.), recréateur et maître d’un nouveau type d’écriture, le nastaliq; Ali Rezã Abbãsi (1558-1628), qui travailla pour Shah Abbâs Ier, prit le nom de son souverain («Abbãsi») et décora de nombreux édifices d’une écriture remarquablement claire et élégante; Mir Emãd (1554-1615), qui travailla aussi pour Shah Abbâs Ier et paya de sa mort sa rivalité avec M. Abbãsi.

Le développement de la calligraphie et de l’enluminure a suivi l’évolution générale de toute esthétique. Après la formation des styles et une maturité encore printanière, la calligraphie atteignit un équilibre classique, fait de raffinement, de maturité et de simplicité.

   Elle s’épanouit par la suite dans une virtuosité qui tendait parfois au maniérisme et à la pure démonstration. Les uvres des premiers siècles sont d’une grandeur austère, fascinante par la nudité de l’écriture, l’intensité des lignes et la sobriété du décor. Puis, de plus en plus, les artistes ornèrent les pages des Corans de compositions géométriques et d’arabesques colorées, qui dialoguent avec le texte et donnent une seconde vie à la page. Les enluminures devinrent toujours plus complexes,  recherchées et étendues. Sous le règne des Safavides (1501-1732), qui menèrent l’alchimie décorative à ses ultimes limites de finesse et de miniaturisation, les lignes calligraphiées sont encadrées par un tapis élégant et fin, où prédominent le bleu et l’or, et où s’épanouissent des motifs floraux ordonnés par une géométrie délicate. Aujourd’hui, certains calligraphes transforment l’art millénaire d’écrire, en associant à l’héritage traditionnel les expériences modernes des beaux arts occidentaux.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.157-158. 

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