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L’art d’écrire 

le matériel du calligraphe calame, pot d’encre, plumier

  La calligraphie était un métier rémunéré, mais aussi une uvre pieuse et un acte de foi. Elle fut pratiquée par des souverains comme par des hommes de lettres. Des bibliothèques pouvaient servir de scriptorium, et les rois et les princes possédaient leurs propres ateliers de calligraphie et d’illustration. L’instrument du calligraphe est le calame, un roseau taillé au bec fendu. En fonction des styles et des grandeurs de l’écriture, il en existe plusieurs types.

L’encre noire était la plus utilisée, mais on pouvait lui associer des encres dorée, jaune, rouge, verte, bleu, argent, etc., créées à l’aide de végétaux ou de minéraux selon diverses recettes de fabrication.

   L’encre noire pouvait être obtenue avec du noir de fumée, de la gomme arabique et de la noix de galle. Au début de l’Islam, les supports d’écriture étaient variés: os de chameau, parchemin (les plus anciens datent des VIIe-VIIIe s.), cuir ou bois. Du papier était déjà importé de Chine en Perse depuis le VIe s., mais sa production a été introduite en pays musulman au VIIIe s., lorsque des chinois connaissant ses secrets de fabrication furent faits prisonniers à la bataille de Talas (751). Fabriqué avec du lin et du chanvre broyés puis mêlés à de l’eau et à de la colle, le papier devient très vite un support privilégié. On voit se multiplier la production des manuscrits, les librairies, les bibliothèques et les métiers liés au livre (copistes, enlumineurs, relieurs). Le papier influe sur la culture des livres, la diffusion de la connaissance, et il modifie même la création littéraire: les poètes écrivent ce qu’auparavant ils gardaient en mémoire, leurs uvres laissent une trace et peuvent circuler loin autour d’eux. Le calligraphe s’asseyait sur le sol et écrivait sur ses genoux ou sur une table basse. Si la posture du corps est importante, l’attitude intérieure ne l’est pas moins. Reflet de l’homme et des dynamiques de l’âme, l’écriture doit être ferme sans être rigide, aisée sans vagabondage, sereine dans sa force, à la fois concentrée et dilatée. Bien écrire exigeait des années d’apprentissage et de maturité intérieure.

L’importance du geste écrit et la valeur rituelle de la calligraphie expliquent l’apparition tardive de l’imprimerie en Iran. Au XVIIe s., des missionnaires catholiques tentèrent de l’introduire, sans succès. Il faut attendre le début du XIXe s. pour qu’un prince de Tabriz, Abbãs Mirzã, patronne le développement de la typographie et de la lithographie.

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005, PP.158-159. 

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