دو درویش خراسانی ملازم صحبت یکدیگرسفرکردندی. یکی ضعیف بود که هربه دو شب افطارکردی ودیگرقوی که روزی سه بارخوردی. اتّفاقا بر درشهری به تهمت جاسوسی گرفتارآمدند. هردو را به خانه ای کردند و دربه گل برآوردند. بعد ازدوهفته معلوم شد که بی گناهند، دررا گشادند. قوی را دیدند مرده و ضعیف جان به سلامت برده. درین عجب ماندند. حکیمی گفت: خلاف این عجب بودی. آن یکی بسیارخواه بوده است، طاقت بینوایی نیاورد، به سختی هلاک شد وین دگرخویشتن داربوده است. لاجرم برعادت خویش صبر کرد و به سلامت ماند
چو كم خوردن طبیعت شد كسى را چو سختى پیشش آید سهل گیرد
وگرتن پرورست اندرفراخى چو تنگى بیند ازسختى بمیرد
Deux derviches du Khorãssãn ayant fait société entreprirent un pèlerinage; l'un était d'une constitution faible, ne prenait de nourriture qu'un jour sur deux; l'autre, au contraire, était très robuste et mangeait jusqu'à trois fois par jour. Arrivés aux portes d'une ville, on les accusa tous deux d'être des espions; ils furent condamnés à mourir de faim, et jetés dans un cachot dont on mura la porte. Environ quinze jours après, on reconnut leur innocence; on fit alors ouvrir la porte. Le plus robuste était déjà mort, et l'autre respirait encore. Tous les assistants en étaient surpris; mais un médecin qui se trouvait parmi eux leur dit: «Si le contraire était arrivé, vous auriez sujet d'être étonnés: celui qui était grand mangeur devait nécessairement succomber plus vite à la faim, au lieu que l'autre, par habitude de l'abstinence, était beaucoup mieux disposé à la supporter.
» Celui qui mange peu supporte la disette
Et qui mange beaucoup souvent meurt le premier.»