J'étais enfant lorsque j'interrogeai un grand personnage à propos de la puberté. Il me dit: «Il est écrit dans les livres qu'elle a trois signes distinctifs: la quinzième année; les pollutions nocturnes; la croissance du poil du pubis. Mais en réalité elle n'a qu'un seul indice, c'est à savoir que tu songes plus à satisfaire Dieu qu'à t'occuper de tes plaisirs. Quiconque ne possède pas cette qualité, les contemplatifs ne l'estimeront pas être un homme.
» Quarante jours a reposé la goutte d'eau dans l'autre corps
sans être dérangée, pour devenir un homme.
Mais il ne convient pas d'appeler de ce nom
à quarante ans passés, le vulgaire ou l'ignare.
» L'homme est fait de bonté, d'humanité et de vertus
L'honneur d'être dit homme n'est pas une apparence
comme sa figure ou son corps. Du mérite, il y faut
bien plus que des couleurs, vermillon, vert-de-Grèce
qui ne servent qu'à peindre à fresque, sous les portiques, son profil.
Si l'homme n'a en lui ni grandeur, ni vertu
En quoi diffère-t-il de sa trompeuse image
peinte sur les murailles? Tous les biens amassés
ne donnent rien au cœur, un seul cœur donne tout.»