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  • 29/10/2011
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Sayyid Jamãl Al-Din avec Mohammad Abduh à Paris

sayyid jamal al-din

   Ses articles de presse provoquent aussi bien le courroux des Britanniques que celui de la classe politique égyptienne. Lorsque le Khédive Tawfîq Pasha prend le pouvoir en Égypte, il chasse Jamãl Al-Din qui doit retourner en Inde en 1879, après avoir passé près de huit ans en Égypte. On note qu'à cette époque vers 1880, il avait écrit son livre principal «sa réfutation des matérialistes» à Hyderãbãd. Cette épitre donne ses explications sur la nouvelle doctrine du «Neïtchur», ou «nature» en persan, et du matérialisme qui en découlait.

   Puis il quitte l’Inde pour rejoindre Londres, et ensuite Paris en 1882. En France, il se fait rejoindre pas ses étudiants, dont Mohammad Abduh. Les deux hommes créent ensemble un hebdomadaire en arabe « al Urwa-al Wuthka» (le lien indissoluble, tiré du Coran).

Le 1er numéro est paru le 13 mars 1884 et le 18e et dernier numéro le 17 octobre 1884. Cette revue avait été envoyée en Égypte et en Inde. La publication attaquait l’action anglaise dans les pays à majorité musulmane et soulignait les bases doctrinales sur lesquelles devrait s’appuyer l’Islam pour retrouver sa force.

   Au printemps 1883 éclata l’affaire du philosophe français Ernest Renan. Ce philosophe français avait présenté à l’Université de la Sorbonne une conférence sur «l’islamisme et la science», dans laquelle il avait posé sous une forme accentuée l’antinomie de l’esprit scientifique et du fanatisme théologique. Ernest Renan s’était attaché à démontrer que la religion musulmane était, par son essence même, opposée au développement de la science et que le peuple arabe, par nature, n’aimait ni les sciences métaphysiques, ni la philosophie. Jamãl Al-Din, devant cette provocation, avait publié en français en date du 18 mai 1883, dans «Le Journal des Débats» une réponse à la conférence d’Ernest Renan, dans laquelle il avait affirmé que l’Islam est compatible avec la science et qu’il y eut des esprits savants chez les musulmans, même arabes, et que seul l’état actuel de l’Islam pouvait faire accroire le contraire. Plus tard, les orientalistes diront qu’Al-Afghãni avait défié Renan sur ses propres terres. Par ailleurs, on note que Renan avait été l’objet de trois réfutations de savants musulmans éminents: en français par al-Afghãni («Journal des Débats, Paris, 18 mai 1883, réponse de Renan, l.c, p. 402-409), en russe par l’Imam Baïazitov (impr. Petersbourg 1883), en turc par Namık Kemal, où il avait critiqué notamment une source que citait Renan. (''Louis Massignon, article REI p. 297-301, cahier 2, 1927). Jamal Al-Din s’engage dans les loges de la franc-maçonnerie, afin de pouvoir se consacrer à des activités politiques. En 1878, il est élu président de l’ordre de l’Eastern Star, mais démissionne très rapidement.

Al-Afghãni consigne alors cette expérience dans un discours dans lequel il condamne la franc-maçonnerie, qui se dissimule derrière des slogans pompeux et des objectifs grandioses, sans mener la moindre action, se contentant de pieuses paroles. A cette époque, les grands journaux européens avaient publié de lui des articles très remarqués dans les milieux influents, sur des thèmes comme la politique orientale de la Russie et de l’Angleterre ainsi que sur la situation en Turquie et en Égypte.

Source: Wikipedia

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