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  • 3/11/2011
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Le grand maître de la poésie

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   Né très probablement pendant la première moitié du VIème siècle, Zahiroddin Abolfazl Tãher ben Mohammad Faryãbi, grand maître de la poésie et grand orateur de la fin de ce siècle, est surtout reconnu pour son talent incontestable en matière de ghassideh et de ghazal.

Il passa la majeure partie de sa jeunesse à Faryãb pour ensuite s’établir à Neyshãbour, où il composa l’essentiel de sa poésie pour le roi Azzedoddin Toghãnshãh ben Moayed. Il quitta cette ville en l’an 582, année du décès du monarque.

"Six années durant,

Assoiffé de science et de connaissance,

A la terre de Neyshãbour,

Je fus attaché, tel un prisonnier".

   C’est à cette même époque qu’il commença à se consacrer aux recherches astronomiques. Les astrologues avaient prédit qu’en 582, suite à un alignement d’astres durant le septième mois de l’année, une tempête aurait lieu. Zahir, qui n’était pas d’accord avec les faits, présenta un essai contredisant l’arrivée prochaine de cette tempête. Cette interprétation des choses ne fut guère appréciée du roi, qui le priva de toute faveur. C’est pourquoi, dès 582, il quitta Neyshãbour pour s’établir dans un premier temps à Isfahãn, où il entra au service de Sadroddin Alkhodjandi et pour qui il composa des ghassidehs. A en croire le contenu de ses vers, il aurait passé deux années entières au service de cet homme à Ispahan, ville qu’il quitta ensuite pour se rendre dans le Mazandarãn puis en Azerbaïdjãn, pour finalement passer quelques années en Irak.

"Mon pain, je le gagnerai finalement chez Khgossrow dans le Mazandarãn

Même après avoir effectué trente années de service en Irak".

   Le jour où ces vers furent récités en présence d’Arsalãn, les serviteurs de la cour d’Ardéshir étaient présents. Ils apportèrent à leur roi une copie de l’ode. Celui-ci fut subjugué par ces mots et ordonna que l’on fasse parvenir au poète un cheval avec un costume digne ainsi que cent dinars.

On raconte qu’à la fin de sa vie, Zahir décida de ne plus être au service des monarques et se consacra plutôt à ses recherches. Pour ce fait, il s’installa à Tabriz où il mourut et fut enterré en 598 de l’Hégire.

   Son œuvre rivalise de par de nombreux aspects avec celle des grands poètes de renom du VIème siècle tels que Djamãleddin Esphahãni, Modjiroddin Bilghãni, Khaghãni Sharvãni ou encore Nezãmi Ghandjãvi. Cependant, il semble lui-même ne pas avoir vraiment reconnu le talent de ces derniers et s’est toujours considéré, comme on le perçoit dans nombre de ses poésies, supérieur à ses contemporains.

C’est surtout dans ses ghazals que la force de son talent se fait ressentir. Dans l’un de ses poèmes, Zahir exprime clairement d’une part sa haine pour l’ode alors que dans la même ghassideh, il en fait l’éloge, en la citant même comme la plus belle forme poétique.

   Pourtant, ce grand poète ne délaissa jamais ce genre poétique qu’il maîtrisait à merveille. Il continua donc à composer des vers, en s’inspirant des poètes de la moitié du VIème siècle qui accordaient une importance particulière au sens et à la douceur des mots. Zahir excellait tant dans la composition des ghazals qu’on peut dire qu’il a joué un rôle prépondérant dans le perfectionnement du genre, à l’instar d’Anwari ou Saadi.

Son recueil de poèmes fut une première fois publié à Téhéran, en Nasta’ligh (genre d’écriture persane, utilisé notamment dans la lithographie).

   Cette édition réunissait les œuvres de Faryãbi et celles de Shams Tabassi, dont le nom revient plusieurs fois en bas de certains poèmes. A l’époque, l’éditeur, qui ignorait l’existence de Shams, en avait déduit que ce nom était le pseudonyme que Zahir utilisait à ses débuts. Beaucoup d’autres ghazals publiés sous le nom de Zahir Faryãbi étaient en fait l’œuvre d’un poète de l’ère safavide nommé Zahir Esfahãni. Ces faits ont motivé la rapide réimpression d’une nouvelle édition du recueil de Zahir.

Source: Teheran.ir

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