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  • 3/11/2011
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Initiateur de la poésie de parole

saleh

Ils ont raison

Je n’ai pas été bon

Il y a longtemps

Au soir d’une journée loin du chagrin du Dey 

Une colombe malhabile

Devinant l’éternuement du ciel

Chercha refuge sur la terrasse de notre maison

La fenêtre était close

Je n’étais pas chez moi

Et toute la nuit

Il avait plu.

   "L’avenir est à la poésie de parole", estime Seyyed Ali Sãlehi, digne représentant du mouvement poétique du même nom apparu vers la fin des années quatre-vingt. Officiellement fondé en 1988 avec la publication du recueil La trigonométrie et les Ishrãghs, la naissance dudit mouvement est très tôt considérée comme une réforme au sein de la poésie moderne persane.

La poésie de parole mit un terme à l’archaïsme ainsi qu’à l’élitisme dans le domaine de la création verbale.

   Notre poésie contemporaine fut en effet exclusivement et pendant de longues années, réservée au cercle restreint des grands érudits et des universitaires. Bref, elle était restée longtemps étrangère à la langue de la rue et des cafés. Ce fut contre ce monopole poétique que s’insurgea le poète de parole. Une poésie était née, de "quiétude et de paix", aussi simple en fait que "les salutations de bon voisinage". Elle s’écarta et continue de se tenir à l’écart des contraintes despotiques langagières. Il s’agit là d’une poésie démocratique au sens fort, qui garde ses distances vis-à-vis du langage argotique, mais qui relève néanmoins du parler standard. Le poète met en effet l’accent sur le potentiel onirique et souvent surprenant de la langue de tous les jours, injustement négligée, comme pour en effacer la poussière et les scories du quotidien.

Seyyed Ali Sãlehi, initiateur de la poésie de parole est natif du sud de l’Iran. Prolifique, il a donné le jour à nombre de recueils, parmi lesquels, J’étais naïf, tu n’étais pas là, il pleuvait et Bon voyage ô voyageur endolori de l’automne 58.

Il y a des années

On m’emmena à la mer

On me dit de m’asseoir là-bas

Face à la Qibla des hautes larmes du vent

De mourir peu à peu et sans "pourquoi"!

Et moi j’étais mort

Il était mort

Et ne revint plus

Vers ce berceau brisé.

Source: Teheran.ir

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