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  • 20/11/2011
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Mollã Nasr Eddin

molla nasr eddin

   Comme le Till Eulenspiegel allemand, Nasr Eddin, mollã de son état, est un bouffon populaire que l’on trouve dans l’ensemble du monde persan et turc. Toujours accompagné de son âne, on ignore s’il fut à l’origine un personnage historique, mais sous son nom circulent des plaisanteries et un esprit universels.

Caustiques, railleuses, satyriques, rusées, profondes ou triviales, les anecdotes et facéties de Nasr Eddin révèlent les travers des sociétés, l’absurdité des lois, la vanité et les défauts des hommes, la vérité trop évidente ou cachée. En cela, Nasr Eddin n’est pas loin du soufisme.

   Nasr Eddin entend parler de pays d’Afrique où les gens sont nus à cause de la chaleur. «Mais alors, demanda-t-il, comment, sans vêtements, est-il possible de distinguer les hommes des femmes?»

   Nasr Eddin emprunta une grande casserole à son voisin. Il la lui rendit quelques temps plus tard avec une petite casserole. «La casserole était enceinte et donna naissance à une petite», dit le mollã à son voisin étonné. Quelques temps plus tard, Nasr Eddin emprunta à nouveau la casserole à son voisin mais ne la rapporta pas. Le voisin s’enquit auprès de Nasr Eddin, qui lui répondit: «Ta casserole est décédée, j’en suis navré.»

   Nasr Eddin voit un miroir sur le sol. Il le prend et, y voyant furtivement son reflet, il le repose en disant: «Oh! Pardon, je n’avais pas vu que c’était toi!»

Un homme, sans argent et affamé, rôdait près d’un marchand de kabãbs. Méchant et avare, le vendeur voulut faire payer au pauvre homme le fumet de la viande grillée. Nasr Eddin arriva et, après avoir entendu la réclamation du vendeur, il dit vouloir arranger l’affaire. Il sortit de sa poche des pièces de monnaie, les fit tomber sur un plateau en métal, puis les remit dans sa poche en disant au marchand: «Voilà, je t’ai payé l’odeur des kabãbs par le bruit de l’argent!»

Source: RINGGENBERG. Patrick, Guide culturel de l’Iran, éd. Rowzaneh, Téhéran, 2005,P.202.

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